« L’idée de ce concept Multi confort Sérénité, explique Maurice Manceau, directeur Habitat France Saint-Gobain, était d'accompagner la personne vieillissante en préparant son logement aux problématiques posées par le vieillissement et la maladie, et ce à moindre coût ». Il ne s’agit pas, en effet, ici de construire des logements immédiatement adaptés au handicap, sauf bien entendu les obligations posées par la loi, mais de permettre, par des actions simples sur le bâti lors de la conception et de la réalisation, une adaptation rapide et facile en cas de besoin.
« L’objectif, reprend Maurice Manteau, est d’adapter le logement en fonction des pathologies et déficiences détectées. Un bâtiment qui évolue et s’adapte à la pathologie permettra à la personne de conserver un maximum d’autonomie. C’est aussi une source d’économie pour les particuliers et pour l’Etat puisque les travaux d’adaptation seront moins élevés et le maintien à domicile prolongé ». Et puis : « Il faut garder en tête que beaucoup de personnes, dont de nombreux seniors et jeunes retraités, sont actifs et autonomes. Ces derniers souhaitent pouvoir vivre dans leur logement sans que ce dernier prenne des allures d’hôpital ».
Anticiper et compenser
Ce concept s’inscrit en droite ligne des enjeux soulevés par le rapport de la Mission interministérielle « Dépendance Vieillissement », remis le 11 mars dernier au gouvernement. En tête de liste des défis prioritaires relevés par les auteurs pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées : l’adaptation des logements, condition indispensable au maintien à domicile.
« L’enjeu n’est pas seulement de garantir une qualité de l’air intérieur exemplaire, un confort visuel optimal, une isolation thermique et acoustique efficaces ; il est aussi de pouvoir anticiper puis compenser l’incapacité éventuelle de la personne par l’adaptation de son logement ». Pour atteindre les objectifs, l’industriel, en partenariat avec l’association Phoenix-Senior, a pris en compte l’ensemble des problématiques liées au vieillissement : pathologie, déficiences et autres paramètres tels que la diminution du lien social ou les changements familiaux.

Exemple d’adaptation du bâti suite à la perte de mobilité liée au diabète
Intégration directe phases conception et réalisation | - Disposition et agencement des pièces - Tailles des couloirs et accès - Réservation pour plate-forme ou ascenseur - Local technique |
Préparation du bâti en vue d’une adaptation ultérieure | - Parement intérieur renforcé pour l’accrochage des rampes, des rails, lève-personne - Portes coulissantes motorisables - Volets motorisables - Eléments de domotique - Seuils de portes adaptés |
Intégration ultérieure | - Rampe - Lève-personne - Rails - Rangements dans la maison |
Deux projets à venir
Résultat de cette réflexion, la prise en compte de trois niveaux d’adaptation dans la conception des logements : l’intégration directe de certains éléments (largeur des ouvertures, performance de l’enveloppe, confort visuel, etc.) dans le projet architectural dès la phase de réalisation, la préparation du bâti en vue d’une adaptation ultérieure (renforcement de la résistance mécanique des plaques de plâtre en vue d’y fixer des mains-courantes, précablage pour des éléments de domotique, etc.) et l’intégration ultérieure des éléments (poignées de portes spécifiques, robinets spécifiques, etc.)
D’ores et déjà, deux projets sont dans les tuyaux : « Nous avons trouvé sur Angers deux propositions de maîtres d’ouvrage publics pour tester notre concept. Nous en sommes aujourd’hui à la phase de l’appel à candidature, conclut Maurice Manceau ». Une affaire à suivre, donc.