Après 7 ans de chantier, Eole est inauguré en grande pompe

Le prolongement de ligne du RER E entre la gare parisienne de Saint-Lazare et Nanterre (Hauts-de-Seine) a été inauguré par le Premier ministre Gabriel Attal le 3 mai à la gare de la Défense – Grande Arche. Un projet de longue haleine, jalonné de défis techniques hors norme, d'imprévus et de dépassements budgétaires.

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Gabriel Attal, premier ministre, a inauguré le prolongement de la ligne de RER E francilienne, au côté de Patrice Vergriete, ministre des transport, et Amélie Oudéa-Castéra, ministre des sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques

Sept années de chantier, 8 km d’infrastructures ferroviaires souterraines et plus de 5,4Mds€ investis. Face à de tels chiffres, il fallait bien que le Premier ministre Gabriel Attal soit présent pour l’inauguration le 3 mai de la première phase du projet Eole à la gare de la Défense – Grande Arche.

Il s’agit du prolongement de la ligne du RER E de la gare de Saint-Lazare (Paris) à Nanterre (Hauts-de-Seine), en passant par la Porte Maillot et La Défense. Ce projet monumental « va changer les transports en Ile-de-France », a assuré le Premier ministre. C’est « un grand jour pour le ferroviaire français », a de son côté déclaré Jean-Pierre Farandou, P-DG du groupe SNCF, alors qu’Eole a été désigné en 2023 plus grand projet ferroviaire souterrain au monde.

Des défis d’ingénierie

Le décorum de l’inauguration, la « gare-cathédrale » de la Défense – Grande Arche, représente bien les défis techniques de cette nouvelle infrastructure. Située sous le centre commercial du Cnit de l’esplanade du quartier d’affaires, l’ensemble de cet espace a dû être creusé alors que les fondations des bâtiments existants étaient reprises en sous-œuvre. A la gare de Neuilly-Porte Maillot, placée précisément entre les infrastructures du tramway 3, du RER C et du métro 1, c’est un puits de lumière naturelle qui éclaire les quais.

Des défis qui n’ont pas été sans incidence sur les délais et le coût du projet. Avec la pandémie de Covid-19 et l’augmentation des prix des matériaux, le projet Eole a vu son coût augmenter de 1,7 Mds€, soit près de 5,4Mds€ au total contre 3,75Mds€ prévus initialement au démarrage du chantier en 2016. Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a aussi rappelé que « 3 Mds€ ont été investis dans le matériel », notamment les RER Nouvelle génération (NG), fabriqués par Alstom. Le coût d’exploitation de la ligne s’élèvera quant à lui à 200M€ par an, selon elle.

Inauguration Eole 1
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Lors de l'inauguration, de nombreuses personnalités politiques étaient présentes, comme Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, Anne Hidalgo, maire de Paris, ou encore le P-DG du groupe SNCF, Jean-Pierre Farandou. 

Des nouvelles technologies

Mais ces dépenses présentent des enjeux d’aménagement du territoire importants. Eole a pour objectif de rééquilibrer le réseau de transport francilien, notamment en désengorgeant la ligne de RER A, avec une baisse estimée des flux de voyageurs de 15% sur son tronçon principal, ainsi que les RER B et D, avec un allégement de près de 12%. Le RER E devrait ainsi voir passer plus de 650 000 passagers quotidiennement.

Ces derniers seront transportés dès le 6 mai dans des RER NG, conçus pour le Mass Transit et allant à plus de 120 km/h, vitesse la plus élevée sous la capitale. Un centre de commandement a aussi été construit à Pantin (Seine-Saint-Denis), permettant de coordonner l’ensemble des lignes traversant la capitale d’est en ouest, et doté de technologies de maintenances prédictive et préventive.

projet Eole 3
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La « gare cathédrale » de La Défense - Grande Arche.

Cap sur Mantes-la-Jolie

Si la construction des voies souterraines et de ces trois nouvelles gares sont les chantiers les plus importants du projet Eole, reste encore à atteindre Mantes-la-Jolie (Yvelines). Ainsi, c’est un ensemble de 55 km de voie qui doit relier le département des Yvelines à Paris et sa partie ouest. Pour cela, 47 km de lignes existantes doivent encore être rénovées et 10 gares modernisées.

Cette deuxième phase du projet, qui doit se terminer fin 2026, va poser de nouvelles problématiques, alors que les opérateurs devront minimiser l'impact de leur chantier sur le trafic de l'un des axes ferroviaires le plus utilisé en France, entre l’Ile-de-France et la Normandie.

Fiche technique du projet

Financeurs :

  • Etat
  • Région Île-de-France
  • Île-de-France mobilités
  • Département des Hauts-de-Seine
  • Département des Yvelines
  • Ville de Paris
  • Société des Grands Projets
  • SNCF Réseau

Les trois lots du projet :

  • Lot 1 : gare de la Défense et des tunnels adjacents : Vinci Construction France (mandataire), Dodin Campenon Bernard, Vinci Construction Grands Projets, Soletanche Bachy France, Botte Fondations, Spie Batignolles, Spie Fondations, pour un montant de 496 millions d’euros.
  • Lot 2 : construction du tunnel foré de 6,1 km de long et de la gare de la Porte Maillot : groupement Bouygues Travaux Publics (mandataires), DTP Terrassement, Razel-Bec, Sefi-Intrafor, Eiffage TP, Eiffage TP Fondations pour un montant de 460 millions d’euros.
  • Lot 3 : Entonnement entre la gare de Haussmann-Saint-Lazare et le tunnel du RER E : groupement Guintoli (mandataire), Demathieu Bard Construction, NGE Génie Civil, Impresa Pizzarotti, GTS, Franki Foundations Belgium, Atlas Fondations. Montant du marché: 60 millions d’euros.

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