Selon les statistiques du CCCA, les 92 centres de formation du BTP (CFA) accueillent, fin 1998, 53 293 apprentis, soit une progression de 4 % par rapport à l'année précédente (51 200). Par diplôme, les effectifs 1998 confirment la primauté du niveau V (CAP, BEP) et la forte progression des jeunes qui préparent en apprentissage un diplôme de niveau IV (BP ou bac pro). Mais cette augmentation continue des effectifs apprentis soulève un problème de pilotage financier, estime le CCCA, compte tenu de la stabilisation des ressources dont il dispose. Entre 1984 et 1998, le budget de fonctionnement total des CFA du BTP a progressé de 128 %, passant de 462 millions à plus d'un milliard de francs. A l'intérieur de ce budget, la part du CCCA progresse sur cette même période de 13 %, contre une augmentation des financements régionaux sur la même période de... 269 %. Les régions constituent aujourd'hui la première source de financement de l'apprentissage (voir tableau ci-contre). Autre ressource en hausse : la taxe d'apprentissage. La loi du 6 mai 1996 sur le financement de l'apprentissage a eu une incidence très bénéfique sur les budgets des CFA puisque le produit de la taxe collecté en 1997 a progressé de 69 % (soit 82 millions supplémentaires). « Pour la première fois depuis cinq ans, explique le CCCA, les associations gestionnaires ont dégagé un excédent de 32 millions de francs en 1997 ».
Agir sur les flux de sortie
Début 1999, le CCCA prépare l'élaboration de son 3e plan de développement (2000-2002). L'un des axes de discussion concernera l'évolution des effectifs d'apprentis. « Les moyens financiers nous contraignent à stabiliser les flux d'entrée », est persuadé Bernard Pasquier, secrétaire général du CCCA (qui cède le 4 janvier 1999 son poste à Marcel Malmartel, auparavant directeur du GFC). Mais les entreprises du BTP manquant de main-d'oeuvre qualifiée, il serait malvenu de diminuer le nombre de jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail. La seule issue est d'agir sur les flux de sortie. Les CFA du BTP affichent un taux d'abandon des apprentis en cours de formation de 19 %. Le CCCA voudrait le ramener autour de 7 % par le biais d'actions sur l'orientation du jeune, son accueil dans le CFA et l'entreprise, une plus grande individualisation des parcours de formation... Autre facteur qui joue sur les flux de sortie : la poursuite d'études des jeunes. Dans les années 1985, 90 % des jeunes en année terminale d'études dans le BTP sortaient de l'appareil de formation. Ils ne sont plus que 61 % dix ans plus tard.
TABLEAUX :
QUI FINANCE L'APPRENTISSAGE ? (Budget de fonctionnement des CFA, en %)
Entre 1984 et 1998, la part de la région dans le financement des CFA du BTP a progressé de 269 %.
53 000 APPRENTIS DANS LES CFA DU BTP (Nombre d'apprentis par diplômes)
Le CAP demeure le principal diplôme préparé par les apprentis du BTP, même si le nombre de jeunes qui préparent un BP ou un Bac pro progresse fortement.
