Altarea en souffrance. Ses filiales de promotion immobilière, dont la plus connue est Cogedim, ont enregistré 3973 réservations au premier semestre, en baisse de 10% par rapport à la même période en 2023, selon ses résultats publiés le 30 juillet. C’est toutefois mieux que le marché qui affiche -21%, selon la société de conseil Adéquation.
En valeur, la baisse des ventes de logements chez Altarea s’élève à 25%, à 986M€. C’est la première fois depuis le premier semestre 2016 que l’actuel deuxième promoteur national enregistre des réservations d’un montant total inférieur à 1Md€. A l’époque, il avait vendu 4000 lots.
Chute des ventes au détail
La vente en bloc représente désormais 60% de ses logements réservés, contre 43% au premier semestre 2023. Les commandes des bailleurs sociaux et intermédiaires principalement ne compensent pas les difficultés de commercialisation auprès des clients particuliers. En témoigne la chute de 37% des ventes auprès des accédants et des investisseurs locatifs.
En immobilier d’entreprise, un marché aussi globalement décroissant, c’est plutôt calme. « Fait majeur du semestre, Altarea a obtenu et purgé le permis de construire définitif du projet de rénovation de l’ancien siège de la CNP situé au-dessus de la gare de Paris-Montparnasse », lit-on dans le communiqué. La restructuration des 55 000 m² de l’ensemble immobilier mobilisera le groupe ces prochaines années
Outre quelques livraisons de bureaux en régions au cours du semestre, Altarea déclare à fin juin 55 000 m² de surfaces logistiques déjà vendus et en cours d’achèvement ainsi que 285 000 m² en construction et « intégralement loués à des locataires de premier plan et monétisables à la main du groupe ».
Les loyers de la foncière font du bien
Dans ce contexte, Altarea se rassure avec sa foncière commerciale. Les loyers augmentent de 7% à périmètre constant, donc plus vite que l’inflation qui se rapproche de 2%, et son taux d’occupation affiche 97,3%. Altarea Commerce, qui développe et gère des centres commerciaux fermés ou à ciel ouvert ainsi que des cellules dans des gares, compte trois projets en développement dont les commerces du programme mixte Paris-Austerlitz signé Kaufman & Broad.
Au global, le groupe présente un chiffre d’affaires (CA) en baisse de 4,2%, à 1,197Md€. L’activité résidentielle demeure dominante (966M€, -4,3%), comparée à la foncière (136M€, +9,7%) et à la promotion immobilière de bureaux ou d’entrepôts (91M€, -21,9%).
Très exposé à la crise du logement, Altarea mise gros sur son « offre nouvelle génération destinée aux primo-accédants (nommée Access) ». Les premiers programmes ont été lancés ces derniers mois à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) ou encore Angers (Maine-et-Loire). Ils sont présentés comme en phase avec des « locataires dans le privé ou le social, qui n’imaginaient pas pouvoir accéder à la propriété », promet le groupe.
Deux data centers en travaux
Le rebond dépendra aussi de ses « nouvelles activités ». Il y a un an, au début de la crise de la demande sur fond de rapide hausse des taux, Altarea pariait sur la diminution des capitaux employés en logement pour investir dans l’installation et l’exploitation de panneaux solaires ou encore la construction de data centers. Des activités qui ont généré 4M€ de CA au premier semestre 2024, en avance sur les objectifs.
Sa jeune filiale Altarea Energies Renouvelables (Altarea EnR) vise les marchés photovoltaïques français et italien. Début juillet, le groupe a annoncé l’acquisition de Préjeance Industrial pour 140M€. Objectif : enrichir sa gamme sur les centrales en toiture de hangars agricoles, en plus des ombrières de parkings, des centrales au sol sur des friches et autres sites antrophisés...
Au rayon data centers, un marché de niche qui attire les investisseurs institutionnels, Altarea communique « une quinzaine d’implantations potentielles dans les principales métropoles françaises (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Nantes) » qui devront générer du cash ces prochaines années. En attendant, deux sites sont actuellement en travaux, à Val-de-Reuil (Seine-Maritime) et Noyal-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine).