Jusqu’ici, tout va plutôt bien. « Nous avons connu une année 2018 correcte, et l’année 2019 a bien commencé », explique Pascal Casanova, qui a rejoint l’entreprise début janvier et vient d’en être nommé président. « Mais nous nous comparons à un premier trimestre 2018 marqué de fortes intempéries. » D’autant, ajoute le nouveau dirigeant d’Alkern, que la fin d’année 2018 a été perturbée, décalant des chantiers de quelques mois. Mais cette embellie passagère ne peut faire oublier la baisse d’activité en maison individuelle, un segment déterminant pour Alkern.
Collectif
C’est pourquoi le groupe entend s’attaquer au marché du collectif, pour compenser les volumes perdus dans l’individuel et à plus long terme diversifier son activité et réduire d’autant son exposition aux retournements conjoncturels. « Nous avons des parts de marché à prendre en particulier sur la brique, poursuit Pascal Casanova, mais à condition d’apporter des réponses pertinentes d’un point de vue technique et économique. » Le lancement de la gamme R1 répond à cette ambition. D’autant que l’introduction des solutions avec la mousse isolante Airium de Lafarge, sous l’égide du GIE France Blocs, apporte la nécessaire dimension de maîtrise économique pour pénétrer ce marché.
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La stratégie passe également par le développement d’équipes commerciales en prescription et par un plan d’investissement sur trois dans les usines, qualifié de « significatif » par Pascal Casanova.
Aménagements extérieurs
Côté jardin, la situation s’annonce moins urgente. D’une part parce que dans le neuf, le décalage conjoncturel est réel, l’aménagement du jardin étant souvent différé de quelques mois par rapport à livraison. D’autre part parce que l’activité est mieux répartie entre neuf et rénovation. L’année 2019 sera toutefois bien remplie de ce côté-ci aussi pour Alkern, qui doit intégrer l’ex-Marlux France, acquis fin 2018 auprès de Stradal (groupe CRH) et devenu Alkern MLX. Le groupe se donne l’année pour aligner les gammes, harmoniser les équipes et coordonner la logistique. Avant de bénéficier à plein de la puissance d’une entité qui se revendique comme le leader sur le marché des aménagements extérieurs.
Eaux de pluie
Côté TP, l’année 2019 devrait être encore positive, avant l’inévitable ralentissement dû aux élections municipales – les équipes sortantes renâclant à couvrir leur commune de chantiers de voirie à quelques semaines d’un scrutin, et les entrantes devant prendre leurs marques avant de lancer les projets. Pour porter sa croissance, Alkern parie sur l’innovation technologique pour se différencier par l’offre. C’est ainsi que l’entreprise a lancé en fin d’année dernière un pavé drainant, apportant une réponse nouvelle aux collectivités en matière de gestion des eaux pluviales, notamment en cas d’averses fortes. Un phénomène hélas de plus en plus courant.
Innovation
A horizon de 3 à 5 ans, Pascal Casanova mise d’ailleurs beaucoup sur l’innovation. « Eco-construction, économie circulaire, biosourcé… : nous n’avons encore toutes les solutions technico-économiques pour un marché de masse », estime-t-il. De même, il se montre attaché au sujet de la pose, des solutions simplifiées étant nécessaires pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans les entreprises de maçonnerie.
Ambitionnant de doubler la taille de l’entreprise dans la décennie qui vient, il n’exclut d’ailleurs pas d’autres opérations de croissance externe, dans un secteur encore faiblement concentré.