Adapter les équipements aux risques naturels

Environnement -

Avec le dérèglement climatique, les aléas naturels redoublent de fréquence et d’intensité, jusqu’à devenir de véritables risques. Le secteur du génie civil tente de s’acclimater à cette nouvelle donne.

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La construction s’est depuis toujours développée en composant avec les éléments naturels et les variations météorologiques. Toutefois, avec le dérèglement climatique actuel, les aléas naturels (hausse des températures et de la fréquence des cycles gel-dégel, pluies abondantes, grand froid…) deviennent désormais des « risques », au même titre que les séismes et les éboulements rocheux, qu’il convient de gérer au mieux, à défaut de les éliminer. Même si les liens entre changement climatique global et risques naturels sont complexes (voir encadré ci-dessous), ces évolutions des paramètres naturels et climatiques peuvent avoir de graves répercussions sur les infrastructures de transport comme sur les ouvrages d’art et, plus encore, sur l’activité économique des pays et les conditions de vie des populations.

Cette situation de vulnérabilité inédite est prise au sérieux par les différentes parties prenantes (maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, entreprises de génie civil…). « Les impacts des phénomènes naturels extrêmes sur les infrastructures doivent davantage être pris en compte », affirme Jean-François Corté, secrétaire général de l’Association mondiale des routes. A cet égard, la Conférence européenne des directeurs des routes (Cedr) a lancé, en 2013, le projet Roadapt. Ce dernier vise à définir des mesures d’adaptation pour maintenir le niveau de service des routes en identifiant les principaux risques météorologiques.

Une situation de vulnérabilité inédite

En France, plusieurs travaux de recherches et d’expérimentations prennent pour objet les risques climatiques. Parmi eux, figurent, par exemple, les programmes Argic et Sécheresse, ainsi que le programme Cclear, dont l’objectif est de proposer des solutions de réparation durables aux gestionnaires des routes face aux effets de l’alternance des périodes de chaleur et de fortes précipitations sur les sols supports de chaussée. « L’utilisation de géotextiles antifissuration renforcés, comme la réalisation d’écrans étanches et de pieux de chaux dans la structure routière sont des pistes intéressantes », indique Ferhat Hammoum, chercheur à l’Ifsttar. Le projet intitulé Chaussées chauffantes, quant à lui, vise à adapter la route aux phénomènes de froid extrême. « L’idée est de faire circuler un fluide caloporteur dans une couche de liaison en enrobé drainant qui, sous l’effet du dévers de la route, chauffe la chaussée transversalement », explique Nicolas Hautière, chef de projet Route de cinquième génération (R5G) à l’Ifsttar.

Concernant les risques géologiques, le projet national de recherche C2ROP vient d’être lancé. « Il s’agit de mettre au point un référentiel commun incontesté en ce qui concerne les aléas, les risques et les parades face aux éboulements rocheux », résume Jacques Martin, directeur du projet. Nombreuses et variées, toutes ces recherches ont déjà pour premier apport de fédérer la communauté du génie civil autour des risques naturels.

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