« Heureusement qu’il y a un groupe leader comme le nôtre qui joue pleinement son rôle d’amortisseur » sur fond de crise de la demande et de l’offre de logements, s’est félicité Bruno Arcadipane, président d’Action Logement, le 16 janvier à Paris.
Dans un marché résidentiel décroissant au regard des autorisations et des mises en chantier depuis 2022, le groupe a rempli son contrat en matière de production et de rénovation en 2024.
18% de la production nationale en 2024
Ses 50 filiales immobilières ont lancé 44 609 logements (+18,5% par rapport à 2023), soit 18% de la production nationale (258 500 mises en chantier sur douze mois, à fin novembre). L’objectif était de 40 000. Parmi ces 44 609 logements commencés l’an dernier, figure une part importante (mais non chiffrée) des 34 000 réservations aux promoteurs en difficulté, essentiellement au deuxième semestre 2023.
Action Logement a en outre réhabilité 42 484 logements (+6,3%). L’objectif était également de 40 000.
Au niveau des engagements à construire, le collecteur de la Participation des employeurs à l’effort de construction (Peec) fait un peu moins bien qu’en 2023 mais passe aussi la barre visée des 40 000 : le groupe déclare 43 644 logements développés (-5%), dont 6% en accession sociale. Sur les 94% restants, 25 529 logements sociaux et 16 011 logements intermédiaires sont à construire pour le marché locatif. La part de maîtrise d’ouvrage directe n’est pas communiquée.
« Les partenaires sociaux (réunis au sein du groupe paritaire, NDLR) ont fait le choix d’accélérer » quand la plupart des opérateurs, en particulier privés, continuaient de lever le pied sur les mises en chantier, souligne Philippe Lengrand, vice-président d’Action Logement.

Bruno Arcadipane, président d'Action Logement, est entouré de Philippe Lengrand, vice-président, et Nadia Bouyer, directrice générale, salle Gaveau à Paris le 16 janvier 2025. Crédit photo : C.P. / Le Moniteur.
40 000 mises en chantier en 2025
En 2025, le groupe de 20 000 salariés maintient ses objectifs en matière de mises en chantier, de réhabilitations et d’autorisations.
L’abaissement du taux du Livret A de 3% actuellement à 2,4% le 1er février devrait aider. « Cela va nous permettre de regarder l’année 2025 avec un peu de tranquillité » d’un point de vue financier, confie Bruno Arcadipane. La perspective d’une nouvelle baisse le 1er août, prochaine fenêtre de tir pour faire évoluer ce taux sur lequel sont indexés la majorité des emprunts des organismes HLM, lui donne confiance.
En attendant, un combat politique reste à gagner : celui de la Réduction du loyer de solidarité (RLS). A défaut de suppression, l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui fédère les organismes HLM dont les filiales d’Action Logement, est disposée à se contenter en 2025 d’une baisse de la RLS de 200M€ par rapport à l’an dernier, à 1,1Md€. Une option mise sur la table par le gouvernement Barnier jusqu’à sa chute le mois dernier.
Bruno Arcadipane souhaite que cette mesure soit inscrite dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 du nouvel exécutif. « Il s’agit d’une demande prioritaire de notre secteur tellement pénalisé depuis 2017 » et l’élection d’Emmanuel Macron, rappelle le président d’Action Logement.