Quelques remarques sur votre article "Le vent de la polémique souffle sur le développement des éoliennes en France". En particulier quand aux réflexions des militants anti-éoliens sur l'esthétique et l'opacité, transformée en malhonnêteté, des enquêtes publiques.
Tout d'abord : poser un débat sur l'esthétique au nom du seul passé et de la protection de paysages ressemble à un effacement de la mémoire qui voudrait que tout ce qui est présent à notre vue serait le fruit d'un développement harmonieux et naturel. C'est quand même faire peu de cas du travail de l'homme pour contrôler et rendre utile cette même nature.
Alors se pose la question des moyens. Ceux d'aujourd'hui seraient plus
visibles que leurs prédécesseurs, moulins à vents si présents que Don
Quichotte les comparait à une armée hostile. Au-delà de l'image, l'on comprend bien que cette lecture, posant comme à priori non beau des ouvrages actuels, est largement fondée sur le refus d'un progrès dont par ailleurs ont veut continuer à consommer la production.
Sur les enquêtes publiques ensuite. Dire que ces dernières sont opaques est malhonnête et plus facile que d'écrire une approche argumentée
visant à contrôler, et éventuellement contester, les biens fondés techniques et économiques de ces projets.
Certes ces procédures sont lourdes et contraignantes. Elles exigent de ce fait que les opposants à un projet dépassent leur épiderme pour entrer dans le fond de la demande et dans la définition de ce qu'est une insuffisance d'intérêt dans des termes objectifs. Constats difficile à établir lorsque la seule motivation n'est souvent qu'une approche NIMBY disant "c'est très bien mais pas ici". Réaction d'autant plus violente et difficile à argumenter qu'elle ne vise pas le fond ni la forme mais souvent uniquement le désagrément que constitue la nouveauté pour quelqu'un qui ne la connaissait que comme une abstraction.
Dans cette approche il est bien sur plus facile de solliciter un référendum, démarche d'abord populiste que l'on n'utilise que dans la recherche d'un plébiscite orgueilleux (quand bien même il s'opposerait à une approche idéologique où cartésienne dont on accepte par ailleurs les fondements).
Tout cela est gênant car cela bloque par des outrances langagières le nécessaire débat qui devrait s'engager sur la méthode préalable à la définition des zones d'intérêt pour la production d'une forme ou d'une autre d'électricité renouvelable. Seule énergie dont nous sommes aujourd'hui en capacité de dire qu'elle pourra effectivement être maintenue comme une ressource motrice principale dans l'avenir. Et que nous saurons reproduire.