A Milan, le contre-la-montre des travaux olympiques n’englobe pas de « super métro » comme dans le Grand Paris, mais deux nouveaux quartiers mixtes. Situées dans le sud-est de la capitale économique italienne, les deux friches ferroviaires sont déjà desservies par une des quatre lignes de métro, qui passe par le centre historique et la gare centrale.
Le village olympique transformé en résidence étudiante
Le futur village olympique de Milano Cortina 2026 (nom officiel) doit voir le jour sur une emprise foncière de 29 000m², au sein d’une ancienne friche affichant 164 000m² constructibles, entre le centre historique et le sud de la ville d’1,3 million d’habitants (la métropole en compte plus de 3 millions).
Les travaux du village dédié à 1400 athlètes sont en cours pour une livraison en juillet 2025. Doté de 1700 lits pendant la compétition, celui-ci sera sous gestion du Comité olympique jusque juillet 2026, puis transformé d’ici septembre 2026 en résidence étudiante.
Covivio avec Prada
Trois entreprises portent le projet. La branche italienne de Covivio détient 47,5% des 180M€ du fonds d’investissement immobilier « vainqueur de l’appel d’offres, dans le cadre de la requalification de 7 friches ferroviaires à Milan, qui compte plus de 100 projets de régénération urbaine en cours », contextualise Luca Martinazzoli, porte-parole de la Ville de Milan, rencontré au Mipim. Outre le village olympique, Covivio Italie planche sur le développement, dans la partie est de la friche, de bureaux et hôtels avec commerces et services en pied d’immeubles, à livrer en 2027.
Le groupe milanais Coima (investisseur, développeur, gestionnaire), qui possède 47,5%, est quant à lui chargé de développer la zone résidentielle, au nord et à l’ouest de la friche. Au programme : un nombre indéterminé de logements libres et sociaux, à livrer en 2027. De son côté, la marque de luxe milanaise Prada (5%) compte y réaliser des bureaux et un laboratoire, complémentaire de sa Fondation existante, en lisière au sud de la friche.

Entreprises lombardes
Entouré par un regroupement de trois entreprises lombardes (Impresa CEV pour la réhabilitation, Grassi & Crespi pour la construction et Milani pour l’énergie), le trio ne communique pas sur la part visée de béton bas carbone, bois ou autre matériau biosourcé, ni sur leur région d’origine.
« Les matériaux utilisés seront sélectionnés pour leurs caractéristiques de durabilité (recyclage, réemploi, écocompatibilté environnementale), tous les bâtiments seront certifiés LEED et les structures temporaires seront réutilisables », résume Alexei Dal Pastro, directeur général de Covivio Italie.
Autre bon point : le nouveau quartier 100% piéton sera traversé par un parc public, sur près de 100 000m². Une forêt suspendue doit notamment recouvrir deux voies ferrées utilisées (sur les treize que comptait la friche).

Dans un pays où le gaz carboné et importé pèse plus de 40% des consommations, le village olympique se veut exemplaire : « l’énergie produite devra être issue à 30% de panneaux solaires et l’eau pluviale devra représenter plus de 50% de l’eau consommée », souligne le dirigeant.
Quid de l’inflation ? « Le mois dernier, nous avons bloqué les prix avec les entreprises de construction qui ont remporté l’appel d’offres pour tenir compte de la hausse de 20% du coût de construction par rapport aux prévisions du projet imaginé en 2019 », témoigne Alexei Dal Pastro, également confronté à la remontée des taux qui rogne la marge du bilan.
Après les Jeux, l’Arena sera omnisports
Si 90% des équipements olympiques de Milano Cortina 2026 sont existants, la ville dirigée par le maire de gauche Giuseppe Sala (et proche d’Anne Hidalgo) accueille la plus grande réalisation de ces Jeux : « Pala Italia ». Signée David Chipperfield, cette Arena de 15 000 places sera dédiée au hockey sur glace masculin puis transformée en palais omnisports, entouré de programmes immobiliers mixtes en lieu et place d’une friche.
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Les trois autres sites olympiques de la métropole milanaise existent déjà. La « Pala Sharp » (10 000 places, construite en 1986) sera utilisée pour deux matches de hockey sur glace. Le Forum d’Assago (12 700 places, 1990), commune de la banlieue sud, sera dédié au patinage artistique et au patinage de vitesse sur piste courte.
Enfin, le mythique stade de football San Siro (80 000 places, 1926) ouvrira ses portes pour la cérémonie d’ouverture, le 6 février 2026. Il est actuellement partagé entre les clubs rivaux de l’AC Milan et de l’Inter, qui veut une nouvelle enceinte non-partagée.
Ailleurs dans le nord de l’Italie, citons l’arène de Vérone (12 000 places, Ier siècle) pour la cérémonie de clôture du 22 février 2026 notamment ou encore le stade olympique de Cortina d’Ampezzo (7000 places), construit pour les JO 1956 organisés dans cette même station des Dolomites, qui accueillera le curling et le curling fauteuil.