A un an des Jeux olympiques, nouveau bras de fer sur les transports franciliens

Exploitation des nouvelles lignes ou des extensions, facture des Jeux: à un an et demi des JO de Paris, le gouvernement et Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, en sont encore au stade de l'affrontement sur les sujets brûlants des transports franciliens.

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Le chantier d'Eole, porte Maillot à Paris.

Anne Hidalgo et Valérie Pécresse côte à côte, l'image est rare et généralement synonyme de front commun de ces deux opposantes vis-à-vis d'Emmanuel Macron et de son gouvernement.

Lundi 13 février, la présidente (LR) du conseil régional d'Ile-de-France et la maire (PS) de Paris se sont retrouvées Porte Maillot pour dénoncer le "brouillard", dixit Mme Hidalgo, lié au financement du prolongement du RER E, baptisé Eole, vers les Yvelines. Un projet ayant déjà connu de nombreux retards et surcoûts.

Selon Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité régulatrice des transports également présidée par Mme Pécresse, Transilien a annoncé une mise en service partielle d'Eole, en avril 2024, avec 4 trains par heure entre 10h et 16h seulement, et ce jusqu'en décembre 2024.

Une "surprise" qui "passe maintenant au second plan", a relativisé Mme Pécresse: "même si je n'ai que 4 trains par heure, nous n'avons plus l'argent pour faire fonctionner ces 4 trains", assure-t-elle.

Le problème n'est pas spécifique à cette ligne, selon la patronne d'IDFM. "Dès 2024, il nous faudra 600 millions de plus pour ouvrir toutes les nouvelles lignes de train et de métro", dont 200 millions d'euros pour l'offre supplémentaire des Jeux, a-t-elle répété.

Ces besoins doivent augmenter ces prochaines années, avec l'ouverture progressive des lignes du Grand Paris Express. "D'ici 2030, c'est 1,6 milliard qu'il faut trouver", résume Valérie Pécresse.

Dans une lettre adressée au ministre des Transports Clément Beaune, elle menace donc ne pas assurer le plan de transport des Jeux "tant qu'un engagement, même oral, n'aura pas été pris par le gouvernement sur l'indispensable question des moyens humains et financiers".

"On s'est donné jusqu'au mois d'avril pour partager des solutions", lui a répondu M. Beaune ce lundi 13 février lors d'une visite du chantier d'Eole.

Les inquiétudes de la Cour des comptes

Mais selon Mme Pécresse, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal aurait "fermé toutes les portes" ouvertes fin janvier lors des Assises du financement des transports en Ile-de-France.

A 17 mois des Jeux, ce nouveau bras de fer relance les inquiétudes sur le bon fonctionnement des transports, déjà pointés par la Cour des Comptes comme faisant partie des "risques à circonscrire" en vue de l'événement.

Parallèlement, l'ancienne ministre du budget s'est voulue rassurante sur le service de bus pour les personnes accréditées aux JO. Après un premier appel d'offres infructueux, ce dernier a été "relancé" et "le résultat sera connu début avril", a-t-elle affirmé.

Pas d'inquiétude non plus, selon IDFM, sur un autre chantier crucial pour les JO,celui des extensions nord (Saint-Denis Pleyel) et sud (aéroport d'Orly) de la ligne 14 du métro qui doivent être livrées au premier semestre 2024.

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