A Marseille, la ministre du Logement en visite rue d’Aubagne

Emmanuelle Wargon est venue le 30 juillet à la rencontre des riverains de la catastrophe du 5 novembre 2018. Réaffirmant la volonté de l’Etat de s’impliquer dans les réhabilitations, elle a marqué ainsi le lancement de la SPLA dédiée au réaménagement du centre-ville de Marseille.

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Face à Emmanuelle Wargon, la ministre du Logement en visite rue d’Aubagne à Marseille ce 30 juillet, les habitants ont exprimé leur inquiétude devant une situation qui, selon eux, n’avance guère.

Emmanuelle Wargon, nommée ministre du Logement le 6 juillet, a consacré un de ses premiers déplacements officiels à Marseille le 30 juillet dernier. Dans la continuité de l’action de son prédécesseur, Julien Denormandie, elle a voulu ainsi montrer que l’Etat ne se désengageait pas d’une situation qu’elle qualifie « sans précédent ». En effet, depuis l’effondrement de deux immeubles dans la rue d’Aubagne le 5 novembre 2018, ensevelissant huit personnes sous leurs décombres, la problématique de l’habitat dégradé a semblé surgir tout à coup dans la vie de la cité phocéenne et en 21 mois près de 4 500 personnes ont été « délogées » d’immeubles frappés d’arrêtés de péril. « Aujourd’hui, 3 000 personnes sont définitivement relogées, 1 000 personnes sont encore dans des logements temporaires et 500 personnes toujours l’hôtel. Notre priorité est de reloger tout le monde dans les plus brefs délais », a déclaré la ministre. Contrairement à ce qui avait été annoncé, elle a précisé que l’Etat ne souhaitait pas se désengager du financement de cette mission de relogement (maîtrise d’œuvre urbaine et sociale - Mous), pour laquelle un troisième appel à candidatures va être lancé très prochainement.

« Zone de guerre »

Reçue dans la rue d’Aubagne par la nouvelle maire de Marseille, Michèle Rubirola, et ses adjoints Mathilde Chaboche (Urbanisme) et Patrick Amico (Logement), ainsi que par Frédéric Guinieri, vice-président de la Métropole chargé de l’Habitat, Emmanuelle Wargon a fait une halte devant le numéro 74 de la rue, le premier immeuble à être rénové, dont les travaux sont entièrement financés par l’Anah et qui devrait être livré dans quelques mois. Mais face à elle, les habitants ont exprimé leur inquiétude devant une situation qui n’avance guère, une rue toujours fermée à la circulation depuis près de deux ans. « Nous vivons dans une sorte de zone de guerre, raconte l’une d’entre eux, entre des barricades. Il n’y a plus de voisins, le quartier est laissé à l’abandon et nous ne savons même pas ce qu’il va devenir ». La ministre a promis la tenue régulière de réunions d’information avec les riverains. « La rue d’Aubagne est un cas particulier, avec un trauma particulier, que nous traiterons de façon spécifique, au cas par cas, je m’y engage » a-t-elle ajouté.

Nouvelle SPLA

Les mois qui viennent devraient effectivement voir des actions se mettre en place au travers d’une toute nouvelle société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLA-IN), dédiée à la réhabilitation du centre ancien dégradé de Marseille. Créée le 17 juin dernier et détenue par la Métropole Aix-Marseille-Provence (59 %), l’Etat (35 %) et la ville de Marseille (6 %), cette SPLA sera le bras armé d’un Projet partenarial d’aménagement (PPA) doté d’un budget de 217 millions d’euros qui se déploiera sur 1 000 hectares de l’hypercentre de Marseille.

Emmanuelle Wargon a ensuite visité la copropriété « La Maurelette », une des 14 copropriétés marseillaises listées dans le « Plan initiatives copropriétés » de l’Etat qui prévoit un investissement global de 240 millions d’euros pour la réhabilitation de ces ensembles immobiliers. La ministre s’est également entretenue avec les collectifs d’habitants créés après le 5 novembre 2018. Elle les a assurés de les associer à la rédaction du cahier des charges de l’appel à candidatures pour la « Mous relogement ». « Nous n’avons pas eu en revanche l’assurance que notre demande de participer au conseil d’administration de la SPLA soit acceptée », déplore Kevin Vacher, membre du Collectif du 5 novembre. La participation des habitants aux décisions d’aménagement fait pourtant bien partie des missions du PPA. Reste à voir selon quelles modalités.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !