Comme l’explique Guillaume Delemazure, gérant de l’agence DeA Architectes et lui-même diplômé de l’Insa Strasbourg, « nous nous sommes répartis, au moyen d’une plate-forme à distance, le suivi d’un quart chacun de la promotion concernée de 48 étudiants, avec Bruno Steiner, l’enseignant-chercheur coordinateur, et mes confrères Guillaume Zilio (Nunc Architectes) et Alexandre Grutter (pourquoipas! architectes).
Outre des échanges ponctuels au fil de l’eau, nous fixons à chaque étudiant [ou binôme ou trinôme, s’ils se sont organisés ainsi, NDLR] un rendez-vous principal par semaine pour faire le point sur la progression de leur projet. Puis, nous changeons de groupe à suivre la semaine suivante. Cela permet aux étudiants de garder une variété d’approches et de conseils. Le tableau de suivi que nous remplissons évite la déperdition d’informations lors du passage de relais ».
Par ailleurs, Bruno Steiner indique avoir instauré un point quotidien à 18 h avec les délégués de la promotion.
Les élèves concernés se situent en dernière année du cursus « AI » caractéristique de l’Insa Strasbourg qui les prépare les années suivantes à un double diplôme d’architecte et d’ingénieur, ou à l’un des deux.
« Cette année, charnière, est très intense en contenus d’enseignement. Il était donc important de trouver une solution de continuité, en particulier pour les projets d’études. Elle est également instaurée pour les cours magistraux, ce qui pose moins de difficultés », souligne Bruno Steiner.
Autant de temps consacré aux étudiants
Les quatre architectes et quelques étudiants ont mis en commun leurs outils et logiciels de communication à distance et de travail collaboratif, comme Kroqi qu’utilise l’agence de Guillaume Delemazure, ou Zoom. « C’est un peu du bricolage, mais ça fonctionne ! », rapporte Bruno Steiner.
L’intensité de la relation n’est pas altérée, renchérit Guillaume Delemazure, selon son constat après un peu plus d’une semaine d’expérience. « Je consacre aux étudiants autant de temps que si j’étais présent dans les locaux, mais différemment. Ce mardi, pour le point hebdomadaire, j’avais fixé à 25 minutes la durée de l’échange avec chacun d’eux. En fait, cela a été plus long, de sorte que j’y ai passé une journée entière… soit le temps que je dégage habituellement pour l’intervention à l’école », témoigne-t-il.
Selon Bruno Steiner, le temps passé est même supérieur. « Là où l’on comptait une journée, il faut plutôt une et demie, du fait des soucis éventuels de connexion et d’un recours plus important à l’écrit pour dialoguer. L’annulation, par la force des choses, de la semaine de voyage d’études devrait compenser ».