Quelle ligne directrice souhaitez-vous fixer à l'Insa Strasbourg, à l'aube de votre première année de direction ?
Faire d'elle une école de référence des transitions majeures du XXIe siècle pourrait synthétiser ces axes : écologique, énergétique, numérique, industrielle, et bien sûr architecture durable. Dans nos domaines se rattachant à la construction, cela se traduit dès cette rentrée par la création d'un parcours en modélisation numérique avancée dans la spécialité de génie civil. Nous intégrons de plus en plus les énergies renouvelables, ou encore les pompes à chaleur dernière génération dans le programme de génie climatique et énergétique. La transition est aussi éducative : la pédagogie évolue et l'Insa s'inscrit dans une telle mutation.
Quelle part occupent les sujets du BTP à l'Insa Strasbourg, et selon quels points forts particuliers ?
Le BTP représente environ 50 % de notre activité. La FFB reconnaît de longue date nos deux spécialités génie civil et génie climatique et énergétique comme des références, également en recherche. En génie civil, l'école a constitué une plate-forme de tests de haut niveau pour les professionnels, qui s'étoffe d'année en année : elle porte sur les matériaux, les ouvrages d'art (construction, maintenance, propriétés dynamiques et gestion du vieillissement) ou plus récemment sur l'hydraulique, dont la gestion des crues. Je relèverais aussi notre spécialité en topographie.
De quelle façon s'incarne la « cohabitation » entre la formation des futurs ingénieurs et architectes, marque d'identité de l'Insa Strasbourg au sein du réseau Insa ?
Nous avons bâti un double cursus ingénieur-architecte très complet. Schématiquement, il prévoit trois années communes, dès l'entrée pour les architectes recrutés à bac + 1, et à la fin de la première année pour les ingénieurs.
Cette formation conduit à la délivrance d'un bachelor d'architecture et d'ingénierie, avant l'obtention du diplôme d'ingénieur ou d'architecte Insa au terme du parcours choisi.
Les enjeux communs sont nombreux, en enseignement et en recherche : ville durable ou encore adaptation des matériaux aux impératifs écologiques. La preuve de la pertinence de ce double profil tient dans ce chiffre : 100 %. C'est le taux de placement de nos 374 diplômés de 2018, soit 326 ingénieurs dans sept filières, et 48 architectes.
Comment jugez-vous l'implication du monde de la construction dans la vie de l'école ?
Elle est excellente, tant sur le nombre d'intervenants que sur la réalisation des projets de fin d'études. Je me félicite aussi de la réactivité des entreprises du BTP à notre appel à contribuer à la fondation de l'Insa Strasbourg, pour laquelle nous visons la levée de 2,5 M€ dans les cinq ans. Ces sociétés sont parmi les premières à y répondre positivement.
J'en conclus qu'elles partagent notre conviction de l'importance des thèmes des chaires prévues comme l'ingénieur et l'architecte humanistes, la ville et la construction durable, la diversité et l'innovation pédagogique.