A Batimat, Le Moniteur ouvre les portes des stades de l’Euro 2016 (3/5)

A l’occasion du salon Batimat, Le Moniteur a publié dans son numéro daté du 4 novembre, un hors-série consacré aux stades de l’Euro 2016. Ce document exceptionnel présente les opérations de construction ou de rénovation lancées dans les onze villes qui accueilleront cette compétition internationale à travers l’Hexagone. Le Moniteur.fr vous en propose quelques bonnes feuilles. Aujourd’hui : les entreprises de construction françaises meilleures à domicile qu’à l’export.

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Avec leur savoir-faire, le Français ont une carte à jouer pour la construction de stades à l'étranger

Si tous les stades de l’Euro 2016 vont être réalisés par les constructeurs français, les entreprises hexagonales peinent à décrocher des contrats d’infrastructures sportives à l’étranger. Manque d’ambition ou secteur cadenassé ? Décryptage.

Du Maracaña à Rio au Camp Nou de Barcelone en passant par Wembley à Londres, les stades de football sont plus que des équipements sportifs. Pour une ville, c’est un étendard. « Lorsque l’on répond à un appel d’offres pour ce type d’équipement, il faut proposer un projet qui soit perçu comme un lieu de vie pour la communauté.

Les stades reflètent l’image d’une ville », assure Vincent Ladougne directeur commercial à la direction du développement Bouygues Bâtiment International. Il estime que, dans ce domaine, les Français ont un savoir-faire, et par là-même une carte à jouer. Ainsi Bouygues peut afficher quelques coup d’éclats à son palmarès : les stades de Malabo et de Bata en Guinée Equatoriale, celui de Suisse à Berne, et surtout le Sports Hub de Singapour.

Pourtant, lors des Coupes du Monde, championnats d’Europe ou Jeux Olympiques aucun leader Français du BTP n’a su vendre des projets complets, excepté Bouygues pour le Mbombela Stadium en Afrique du Sud.

Chez Vinci, pourtant leader mondial de la construction, le dernier stade d’envergure réalisé (stade Atatürk à Istanbul) remonte à… 2001. Mais les spécialistes relativisent : « Cela ne concerne pas seulement les Français. Vous imaginez si une entreprise étrangère construisait le Stade de France ? », s’interroge Pierre Ferret, architecte spécialisé dans les équipements sportifs. Pour l’Euro 2016 organisé dans l’Hexagone, aucun constructeur étranger n’a pu se placer.

Pourquoi l’inverse serait-il possible ?

Les stades sont des bâtiments très médiatisés, et leur construction ceinturée d’enjeux politiques. Alors pour intégrer un marché étranger, il est préférable qu’il soit immature, que les entreprises locales ne puissent pas s’en charger. Mais Pierre Ferret, qui était en charge des dossiers pour les Coupes du Monde 1998 en France et 2002 au Japon et en Corée du Sud, avance une autre explication : « Les majors français, excepté Bouygues, n’ont pas de cellule spécialisée dans les bâtiments sportifs. Les stades sont des équipements extrêmement complexes, où les départements « travaux Publics » et « bâtiment »  doivent travailler main dans la main ». Ce qui serait compliqué chez nos leaders du BTP.

Mais les géants du secteur ne sont pas les seuls à ramer. « On essaie de s’exporter mais c’est difficile », déplore ainsi Philippe Stinglhamber, directeur général de l’ingénieriste Terrell. Cette société qui a réalisé les études du stade de Valenciennes et du Parc des Princes n’a eu que des échecs à l’étranger. Egis a connu plus de succès. Bruno Alligier, en charge de l’international chez cet ingénieriste,  indique avoir réalisé les études préliminaires des stades de Tanger, de Marrakech et conçu le stade Olympique d’Istanbul tout en reconnaissant que « les Français ont beaucoup de mal à l’export ».

Ses espoirs reposent désormais sur les Coupes du Monde en Russie (2018) et au Qatar (2022). Il y a fort à croire que, dans ces pays-là, les majors français ont au moins autant d’ambition que cette société. « Avec Qatari Diar comme premier actionnaire du groupe, nous pouvons espérer nous placer sur deux ou trois stades dans l’émirat », confirme ainsi Jean Rossi, président de Vinci Construction. Reste à voir si leurs projets réussiront à convaincre.

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