La croissance économique française sera moins vigoureuse qu'espéré en 2024, avec une prévision ramenée à 1%, a annoncé dimanche 18 février Bruno Le Maire sur TF1. Face à des recettes fiscales plus faibles qu'attendu et pour respecter ses objectifs budgétaires d'un déficit public à 4,4% du PIB en 2024 (contre 4,9% anticipés pour 2023), l'Etat fera « un effort immédiat de 10 milliards d'euros d'économies », a expliqué le ministre de l'Economie.
Ces économies, qui ne devraient pas nécessiter de nouvelle loi, porteront notamment sur les dépenses courantes des ministères, l'aide au développement et le dispositif "MaPrimeRénov'" de rénovation thermique. « Ce n'est pas la Sécurité sociale qu'on va toucher, ce n'est pas les collectivités locales qu'on va toucher », a martelé le ministre.
Un milliard de moins pour MaPrimeRénov'
La moitié des économies, soit cinq milliards d'euros, devront être trouvées sur le budget de fonctionnement « de tous les ministères », a expliqué Bruno Le Maire, par exemple sur les dépenses d'énergie ou les achats. Les acteurs du bâtiment comme des travaux publics devraient être directement touchés : invité sur France 2 lundi 19 février, le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave a livré quelques précisions, notamment une baisse de 750 millions d'euros sur les achats de l'Etat et une réduction des surfaces de bureaux de l'Etat de près de 25% d'ici à 2030.
Le gouvernement va également abaisser d'un milliard d'euros l'enveloppe de l'aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov'. « On avait annoncé une enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard de 2023 à 2024 » et « il y aura toujours une augmentation de 600 millions, mais nous récupérons 1 milliard », insiste Bruno Le Maire.
Quelques jours avant ces annonces, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, et celui du Logement, Guillaume Kasbarian, avaient pourtant reçu les présidents de la FFB et de la Capeb dans le but de lancer des axes de travail concernant, entre autres, MaPrimeRénov’. Un décalage dans le discours gouvernemental qui provoque la colère d’Olivier Salleron, président de la FFB : « on rase gratis le jeudi et on hache menu le dimanche ! » s’est-il emporté sur LinkedIn, suite aux annonces de Bercy.
400 millions de moins pour le Fonds vert
Une autre décision devrait avoir des conséquences négatives sur les investissements des collectivités. Le ministère de la Transition écologique a en effet précisé, qu’outre la forte réduction du budget alloué à MaPrimeRénov’, le Fonds vert serait revu à la baisse. « La hausse du montant global du Fonds vert, initialement prévue à 500 millions d’euros, sera limitée à 100 millions d’euros », indique le cabinet de Christophe Béchu. La hausse du budget consacré à la transition écologique est donc ramenée de 10 milliards à 8,6 milliards.
Une « troisième série d'économies », d'un milliard d'euros au total, portera sur « les opérateurs de l'Etat ». Là encore, le monde de la construction devrait être impacté car Bruno Le Maire a notamment évoqué l'Agence nationale de la cohésion des territoires qui accompagne les collectivités territoriales dans leurs projets.