Inondations, sécheresse, vagues de chaleur, séismes… Le concours Acier 2020 invitait les étudiants à réfléchir à la construction en acier comme réponse aux changements climatiques.
Bio River City, Malo Botani et Valentin Lepley-Schulman, ENSA Nantes
Le second premier prix revient à un projet de sauvegarde patrimoniale de la citadelle de Blaye érigée par Vauban au XVIIe siècle sur l’estuaire de la Gironde (33). Le projet préserve également la biodiversité du territoire attenant, menacé par la montée des eaux. Il propose de s’accrocher en encorbellement sur une digue en béton, grâce à l'installation d'un laboratoire à ciel ouvert dédié à l’observation de la biodiversité estuarienne. L’ouvrage, léger, développé sur 700 m de long, serait composé de planchers collaborants, de structures tirantées par une poutre treillis qui tiendrait lieu de faîtage, et d’une couverture thermique textile.
Fenêtre sur Saône, Anais Ducret et Alice Barthelemy, ENSA Paris-La Villette
Le troisième prix valorise l’architecture légère et tout en longueur puisqu'il s'agit d'un centre technique de création, de recherche et de formation en architecture, design et ingénierie. Il s’installerait sur le Port Nord de Chalon-sur-Saône (71), menacé par la montée des eaux. L’édifice, qui emploierait l’acier, ferait appels aux aciéries voisines, alors en perte d’activité, ainsi qu’aux machines industrielles désuètes du port, tel qu’un pont roulant, qui servirait à la mise en œuvre. Les berges seraient alors creusées pour créer des espaces de rétention d’eau, avant que ne soient installés des portiques qui constitueraient l’ossature principale. Entre, sur 200 m de long, seraient arrimés des modules autoportants préfabriqués.
Velum 93 : structure sanitaire d’urgence, Louis Gibault, ENSA Paris Belleville
Une mention spéciale a été attribuée à un projet mené en concertation avec un médecin, qui propose une structure d’urgence en référence à la crise sanitaire du Covid-19. L’installation est envisagée comme une solution à la surpopulation dans les hôpitaux. Sa structure métallique s’inspirerait de celle d’une ombrelle. Quatre poutres en acier coulisseraient autour d’un point structurant vertical qui assurerait les descentes de charge. La peau serait, elle, composée d’une maille métallique rattachée à une toile tendue. Le dispositif, pliable et transportable, pourrait aussi être une réponse quant aux catastrophes naturelles.
Ils étaient 12 finalistes parmi une cinquantaine de candidatures examinées à se présenter jeudi 11 juin devant le jury du concours annuel Acier 2020 organisé par ConstruirAcier, l’organisme de promotion de la construction en acier. Son objectif : donner aux candidats l’opportunité de découvrir et explorer les possibilités architecturales et techniques de l’acier en concevant un ouvrage avec ce matériau.
Le thème de cette année, « Turbulences », invitait les étudiants d'architecture et d'ingénierie à réfléchir à la problématique brûlante de l’architecture face aux mutations climatiques et aux risques naturels. Inondations, sécheresse, vagues de chaleur, séismes, mais aussi crises sanitaires furent autant d’éléments de réflexion pour bâtir l’architecture du monde d’après.
Les candidats ont imaginé une architecture de l’urgence, légère, modulaire et évolutive, comme si le changement climatique rendait impossible l'ancrage durable dans le territoire et la fixation des bâtiments dans le temps. Et parfois, à contrario, une arche de Noé, dessinée comme un objet fort, où vivre en autarcie. En tout cas une architecture qui « protégerait l’humain des risques climatiques et qui a exigé une réflexion d’implantation, de forme, de matérialité et de mise en œuvre », souligne le président du jury, l'architecte Thomas Corbasson.
Les lauréats du concours sont récompensés par un prix de 10 000 euros, répartis entre chacun.
Composition du jury
Président : Thomas Corbasson, architecte, fondateur de l’agence Chartier-Corbasson.
Anne Pezzoni, architecte, Archi5
Fabienne Ponsolle, architecte, représentante de la Maison de l’architecture Ile-de-France
Loïc da Silva, ingénieur, président d’Inexom
Simon Durand, ingénieur, Schlaich Bergermann partner
Amélie Luquain, journaliste, Le Moniteur
Alice Bialestowski, journaliste, AMC
David Abittan, rédacteur en chef, TEMA
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.