Diaporama

Sciences Po s’offre un nouveau campus parisien

Installé dans l’hôtel de l’Artillerie, au cœur du VIIe arrondissement, le « 1 Saint-Thomas » a ouvert ses portes le 24 janvier. Se développant sur 14 000 m2 SP, il représente un investissement de près de 190 millions d’euros pour Sciences Po, qui fête ses 150 ans cette année.

Réservé aux abonnés

D’abord noviciat dominicain fondé au XVIIe siècle puis site militaire à partir de la Révolution, l’hôtel de l’Artillerie entame une nouvelle phase de sa tumultueuse histoire.

Depuis le 24 janvier, il accueille le « 1 Saint-Thomas », le nouveau campus parisien de Sciences Po. Sur 14 000 m2 SP, celui-ci regroupe quatre écoles professionnelles de niveau master, neuf centres de recherche et programmes transversaux, l’Institut des compétences et de l’innovation, le Centre pour l’entrepreneuriat et l’Institut McCourt.

« Le « 1 Saint-Thomas » dessine le nouveau visage de Sciences Po en tant qu’université de recherche de rang mondial au cœur de Paris. Il va permettre à notre institution de continuer à se réinventer comme elle le fait depuis 150 ans », a souligné Mathias Vicherat, directeur de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris, lors de l’inauguration, le 28 janvier.

Budget et délais tenus

Situé au 1, place Saint-Thomas d’Aquin (VIIe arrondissement), à deux pas du « 27, rue Saint-Guillaume », le siège historique de Sciences Po, l’hôtel de l’Artillerie a été acquis en 2016 auprès du ministère de la Défense. Suite à une consultation internationale, l’institution a attribué le projet de restauration, de rénovation et de transformation des lieux au promoteur Sogelym Dixence, mandataire d’un groupement composé des agences d’architectes Wilmotte & Associés, Moreau Kusunoki et Pierre Bortolussi (architecte en chef de monuments historiques), de Franck Boutté (BET développement durable), de Mugo (paysagiste) et de Do Today (numérique). Les travaux, confiés à Bouygues Bâtiment Ile-de-France Rénovation privée, ont démarré début 2019 pour s’achever en décembre 2021. « Le budget n’a pas été dépassé et les délais ont été tenus malgré la crise sanitaire », a salué Mathias Vicherat.

Une seule construction nouvelle

Si le projet a été pensé collectivement par les trois équipes d’architectes, l’agence Wilmotte & Associés a plus particulièrement pris en charge la réhabilitation des bâtiments existants, dont certains sont en partie classés (façades, toitures, salons d’apparat créés par les militaires, le cloître et ses galeries). Moreau Kusunoki a conçu le seul bâtiment neuf du campus, le Pavillon de l’Innovation. Positionné face aux gradins paysagés de la cour Gribeauval, à l’emplacement d’un immeuble en béton qui a été démoli, « il symbolise le nouveau campus : transparent et ouvert sur le monde », expliquent ses concepteurs.

Des mètres carrés supplémentaires en sous-sol

L’intervention comprend aussi la création d’espaces en sous-sol - des salles de cours, la bibliothèque générale et celle de recherche… - éclairés par des verrières et par le sol sculpté de la cour Gribeauval. « Il devient très difficile de construire dans le bâti ancien parisien. C’est un miracle que nous ayons pu obtenir la création de cet amphithéâtre de plein air, a commenté Jean-Michel Wilmotte. Ce chantier ne s’est pas révélé particulièrement difficile. Ce que nous avons cherché à faire, c’est retrouver de la surface. »

L’ancienne cour Treuille de Beaulieu a également été creusée pour y installer l’école de journalisme en sous-sol. « Nous avons créé une grande faille de lumière pour que les locaux puissent être éclairés naturellement », a ajouté l’architecte.

Un campus de plus d’un hectare en plein cœur de Paris

Articulé autour de trois cours, le « 1 Saint-Thomas » est directement relié à une autre implantation de Sciences Po, le « 13 Université », l’ensemble totalisant 20 000 m2 SP sur plus d’un hectare de terrain, agrémenté de 2 300 m2 d’espaces végétalisés. « Nous disposons ainsi du plus grand campus de centre-ville en Europe occidentale. C’est un élément très fort d’attractivité », s’est félicité le directeur de l’IEP Paris.

Ce nouveau site d’enseignement et de recherche représente un investissement de 188,2 millions d’euros TTC, dont 80 M€ pour les travaux et les aménagements intérieurs. Sciences Po le finance par 30,5 millions d’euros de fonds propres (dont 21,3 millions d’euros de levée de fonds) de 157,7 millions d’euros d’emprunts de long terme, garantis à hauteur de 75 % par la Ville de Paris. « Dans trente ans, nous serons propriétaires de notre campus », a conclu Mathias Vicherat.

Les plus lus : Réalisations
  1. Espace public : la mémoire vive du jardin du 13-Novembre
  2. Travaux souterrains : en haut et en bas, un vrai gymkhana
  3. Equipement scolaire : un îlot de verdure pour la maternelle
  4. Montpellier : l’imagination au pouvoir sur les friches
  5. Nièvre : un bâtiment industriel reconverti en IUT
  6. Bordeaux : rue de Tivoli, les bureaux se transforment en logements
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires