La culture, cœur battant de Clichy-sous-Bois

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Avec son impeccable «déhanché», le nouveau conservatoire Gilbert-Klein déclenche de folles envies de swing, de hip-hop ou de musique estivale à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Conçu par l’agence d'architecture nantaise GPAA et livré au mois d'avril, le nouvel édifice affiche de lumineuses façades blanches en cœur de ville, à quelques mètres de la mairie, à l’orée de la «grande pelouse» qui fait office de place publique. Érigé sur quatre niveaux, ce bâtiment de 3 950 m² SP accueille quatre disciplines majeures : la danse, la musique, mais aussi les arts plastiques et les arts dramatiques qui n’étaient jusque-là pas proposés aux Clichois.

L’équipement culturel a été inauguré le 24 juin dernier, rien moins qu'en présence de la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak et de son collègue délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein. Ce dernier, ancien maire de Clichy-sous-Bois, n'est autre que le fils de Gilbert Klein, qui était élu municipal avant son décès en 2017.

Équipement structurel

«Son implantation centrale, dans le cadre du  programme de renouveau urbain en cours, témoigne de la volonté d’ouverture de la commune, assure Benoît Betchen, directeur de la Culture et de l’Espace 93 pour la Ville. Cet équipement structurel doit changer la vie des habitants. Il remplace avantageusement l’ancien conservatoire qui était obsolète, excentré et trois fois moins grand.»

Avec son jeu de volumes en équilibre, le nouveau bâtiment en verre, béton et métal constitue ce signal fort attendu. Mais malgré cette personnalité affirmée, il trouve sa place sans s’imposer : il épouse délicatement le dénivelé pour faire le lien entre les parties haute et basse de la ville et prend soin de ménager des vues dégagées sur l’Orangerie du XVIIe siècle voisine, inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Articulation des volumes

«Ces contraintes topographiques, le respect du patrimoine existant et la volonté d’éviter l’écueil d’un bâtiment massif et monolithique ont conduit à ce système de strates pivotant les unes sur les autres», explique Sylvain Lerays, associé chez GPAA et responsable de l’antenne parisienne, agence lauréate du concours lancé en 2018. Pour accueillir ce programme étoffé, l’ensemble se scinde donc en deux séquences. «Un premier volume que l’on pourrait qualifier de public s’articule en rez-de-chaussée et R+1 autour d’une salle de spectacle de 200 places et s’aligne sur l’allée Fernand Lindet. Au-dessus, un volume plus intime de deux étages est entièrement consacré aux apprentissages», détaille-t-il.

Ces parties haute et basse se répondent aussi à travers un subtil jeu de vides et de pleins superposés. Alors que la partie inférieure affiche une forte densité en son centre et s’allège sur l’extérieur avec ses parois largement vitrées, les étages supérieurs font rayonner les salles d’enseignement autour d’un grand patio lumineux.