L'architecte Nicolas Michelin commente trois opérations de logements à Batimat 2011
Thibault Belair
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Logements sociaux sur le plateau de Haye à Nancy (Meurthe-et-Moselle), « une autre façon d'habiter » « Du point de vue technique, il s'agit d'une structure poteau-poutre, un projet entièrement en béton armé avec une isolation par l'intérieur. L'isolation par l'intérieur revient en force. Mais elle coûte très cher et on pourrait s'en passer. Je préfère l'isolation par l'extérieur. On met de l'argent sur le logement "thermos", au détriment de l'espace. De toute façon, les normes thermiques sont trop dures. Et puis, on chauffe beaucoup trop, même dans les couloirs. Par exemple, je suis favorable au port du pull-over au bureau... Nous avons conçu pour ce projet des vérandas, des serres ventilées et des coursives intérieures, larges et décollées de la façade, qui sont de petits espaces de vie. L'intérieur des appartements est prolongé par un espace de vie extérieur propice aux relations de voisinage. Ce sont des nouvelles façons d'occuper la surface disponible pour une nouvelle manière d'habiter. Les deux immeubles sont séparés par un jardin en pleine terre ouvert aux habitants et une cour minérale distribuant tous les services : hall d'entrée, boîtes aux lettres, parking vélos, local poussettes... Avec le m2 à 1136 euros, on peut affirmer que c'est un véritable succès : tous les logements sont occupés. »
Ilot Armagnac à Bordeaux (Gironde), mixité des usages et gestion des espaces « C'est un projet sur un îlot mixte innovant, avec logements et équipements publics. C'est un immeuble en "U", les toits sont habitables et le jardin central est pentu, incliné vers le nord. Il y a une grande ouverture plein sud qui laisse rentrer le soleil. L'immeuble couvre tout l'espace disponible. C'est critiquable, certes, mais je rappelle qu'il abrite aussi des bâtiments publics : une médiathèque, un parking, une crèche et un gymnase. Tous les logements sont BBC. Ils ne sont pas encore livrés. Pas de parking enterré mais un parking intégré, exposé à la lumière du jour, ce qui est intéressant. C'est bien moins cher et peut-être que dans le futur on pourra réaffecter cet espace si jamais les voitures deviennent plus petites... Généralement, le principe du parking intégré permet de gagner en moyenne 12% du budget global d'un projet. Là où le projet est remarquable c'est par la gestion des petits espaces inter climatiques et par la récupération des eaux pluviales. »
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.