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Cabanes et micro-architectures (2/5) : la pédagogie du chantier école

Bâtir des structures temporaires, comme les Archi-Folies exposées à Paris durant les Jeux olympiques et paralympiques d’été 2024, est l’occasion pour les étudiants en architecture de se confronter à la réalisation d’un projet à l’échelle 1.

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C’est un chantier-école inédit par son ampleur qui s’est établi sur les grandes pelouses du parc de la Villette, à Paris (XIXe), au mois de mai dernier. Les étudiants des vingt écoles nationales supérieures d’architecture (Ensa) et de paysage (Ensap) y ont bâti autant de pavillons éphémères à destination des fédérations sportives souhaitant promouvoir leur discipline durant les Jeux olympiques et paralympiques d’été 2024.

Cette opération nommée Archi-Folies et financée par le ministère de la Culture, tutelle des Ensa, a représenté une opportunité pour les apprentis architectes de se confronter à la construction à l’échelle 1. Durant trois semestres, quelque 2000 jeunes inscrits en licence et master ont suivi toutes les étapes d’un projet : du recueil de la demande et de la première esquisse jusqu’à la livraison finale, en passant par les calculs techniques ou le montage des prototypes.

Diversité de matériaux

Un choix innovant a été fait d’employer des matériaux bio-sourcés ou recyclés. Si nombre des pavillons sont édifiés en pin douglas, on retrouve aussi des structures utilisant le bambou (Lille, La Réunion), la brique (Toulouse), la paille (Versailles) ou encore la pierre volcanique (Clermont-Ferrand). Pour la fédération de rugby, les trois lauréats du concours interne organisé par l’Ensa de Toulouse ont utilisé du bois et de la brique pour former des tribunes, ainsi que des bâches de réemploi pour les couvrir. « Ce projet nous permet de découvrir la réalité du terrain, ses contraintes et les aléas, les changements de dernière minute », explique Léa, étudiante en master 1.

La manifestation est aussi l’occasion d’appréhender un chantier dans toutes ses composantes. « Notre groupe de 22 étudiants s’est réparti en plusieurs équipes : sol, mur, toiture, communication, plus la synthèse pour assurer le fonctionnement entre les lots », détaille Quentin Chansavang, maître de conférences à l’Ensa de Clermont-Ferrand.

Assemblage sans clous ni vis

Du côté de l’Ensa de Lyon, leur installation pour la fédération de danse fait penser à un grand cube de Kapla. Les éléments en pin douglas ne sont ni vissés, ni collés, ni cloutés, mais alignés par de fines languettes et compressés ensemble par un système de tiges filetées et platines. « Cet assemblage visait à sortir de nos habitudes constructives, souligne l’enseignant Alain Paris, car l’utilisation de vis ou de colles pollue le bois et complique sa réintégration. Avec cette méthode, le matériau peut être entièrement remis dans la filière. »

Mais l’intérêt pédagogique d’Archi-Folies ne s’arrête pas là, puisque le remontage des pavillons a été envisagé dès leur conception. Après les JO, plusieurs d’entre eux devraient être réinstallés au profit de différents partenaires (fédérations sportives, collectivités territoriales, établissements publics, etc). L’occasion de prolonger le projet et surtout d’approfondir la réflexion entre étudiants et enseignants.

A suivre dans le troisième épisode de notre feuilleton : du rustique au numérique...

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92 - La Garenne-Colombes
Date de réponse 16/10/2025