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A Nîmes, le palais des congrès h2 est un bijou de technicité à forte identité

Le palais des congrès de Nîmes, h2, sera livré l’an prochain. Pour donner naissance à un bâtiment visuellement saisissant et respectueux du tissu urbain comme de l’environnement, maîtres d’œuvre et entreprises ont dû résoudre des équations complexes.

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Comment créer un projet contemporain esthétique sans nuire à la richesse patrimoniale du centre historique qui lui sert d’écrin ? Cette question a guidé Chabanne Architecte et 3XN dans la conception du palais des congrès de Nîmes, en construction depuis plus d’un an. De part et d’autre de la rue piétonne traversant la parcelle, ils ont imaginé deux volumes compacts, dotés chacun d’un atrium vitré toute hauteur. « Ces bâtiments se rejoignent pour n’en former qu’un seul dans un espace appelé « le Kiss », reliés par une passerelle habillée de miroirs » détaille Lionel Devaux, associé chez Chabanne Architecte et directeur de l’opération, lors d’une visite de chantier organisée le 6 décembre.

« Une vêture en pierre naturelle de Lens anime l’ensemble avec du relief, des effets de lumière et d’ombre, même sur le côté nord, où se trouvent les accès livraison » ajoute Hervé Thomas, chef de projet chez 3XN. Parfois, « la façade se soulève, laissant place à un ruban vitré qui ceinture les espaces de circulation en rez-de-chaussée et relie intérieur et extérieur. »

Appréciations techniques d’expérimentation

Emaillées de fines fenêtres en quinconce limitant les apports solaires, les façades ont surtout été « repoussées à plusieurs endroits afin de permettre au bâtiment de s’insérer en douceur dans le tissu urbain dense, de générer des perspectives et de l’espace pour une mise à distance permettant l’implantation de placettes et de liaisons piétonnes, notamment autour de la chapelle Saint-Joseph. » En résultent des courbes irrégulières, convexes et concaves, qui forgent l’identité du projet, travaillé en plan d’exécution BIM.

Plusieurs procédures d’Atex, d’avis de chantier et d’essais de laboratoire « feu » ont été nécessaires pour mettre en œuvre la peau en double courbure avec ses modules en pierre découpés et facettés sur panneaux aluminium en nid d’abeille, ainsi que les vitrages bombés et en dévers des murs rideaux.

Les façades sont fixées sur un support béton et charpente métallique. Une structure porteuse mixte s’imposait en effet pour respecter les contraintes, y compris de réglementation incendie, compte tenu de la taille et de la complexité du projet.

« Arriver à cette qualité de parement avec une composition en béton bas carbone représente une prouesse » souligne Lionel Devaux. « L’entreprise Sogea Sud Bâtiment a été très exigeante dans la qualité de réalisation et le cotraitant SMB a fabriqué des moules spécifiques capables d’épouser parfaitement ces formes qui s’assemblent sans générer d’écarts trop significatifs. Tout a été travaillé en atelier sur mannequin coffré. »

Approche environnementale

Il aura fallu près de 4 ans et demi pour élaborer le prototype de façade depuis la phase d’études jusqu’au chantier. « Les pierres ont notamment été modélisées une par une pour obtenir le moins de répétitions possibles et optimiser le nombre de modules. Ces derniers donnent l’impression d’être identiques mais cachent un jeu subtil de dimensions. Par exemple, dans la courbure où la distance à couvrir est plus longue, certains modules font un centimètre de plus en longueur ou en hauteur pour s’adapter à la courbe. Et ce qui est construit aujourd’hui correspond exactement à la modélisation en 3D » relate Hervé Thomas.

Début 2025, les façades extérieures apparaîtront. Il restera à finir le parement en pierre, à poser les vitrages, le second escalier monumental, les protections solaires. Au final, le bâtiment sera bioclimatique, constitué en majorité de matériaux recyclés, biosourcés et locaux. Quelque 20 sondes géothermiques couvriront 90 % des besoins en chauffage et en rafraîchissement, complétées par 375 m² de panneaux photovoltaïques en toiture, elle-même végétalisée. Et avec h2, Nîmes continuera à écrire son histoire architecturale avec un grand « H ».

Fiche technique

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Nîmes
Maîtrise d’œuvre : Chabanne Architecte (mandataire) associé à 3XN, Chabanne Ingénierie (BET économie, structure, VRD, fluides, ingénierie énergétique et environnementale), MCG (OPC), Land’Act (paysage, design, espace public), Scenarchie (scénographie), Marshall Day (acoustique), Atelier Audiovisuel (multimédia), Atelier Roland (éclairage), Atelier Jeol (éclairage architectural), Stratégéo (géothermie)
Principales entreprises : Terelian (terrassement) ;Sogea Sud Bâtiment et SMB Constructions métalliques associées à Landragin, Secim, O’pure, Coveris, Crambade, Soletanche Bachy (structure et enveloppe) ;Smac (étanchéité)
Surface : 8 000 m2
Montant du projet : 59,6 millions d’euros
Livraison : automne 2025

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