A Avignon, la métamorphose de l’ancienne prison Sainte-Anne sur de bons rails

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Laissée à l’abandon depuis 2003 après plus de 100 ans de fonctionnement, la prison Sainte-Anne d'Avignon va revivre avec de nouveaux usages. Bientôt, à l’issue d’une opération de réhabilitation et de restauration pilotée par La Compagnie immobilière d’Investissement (LC2I), lauréate en 2016 de l’appel à projets international de la Ville d’Avignon, on ne parlera plus de prison, mais de la Cour des Doms, en référence au rocher qui domine le site.

Métamorphose

Les travaux, qui ont démarré en 2019 par le désamiantage, le curage et la destruction de bâtis encombrant les trois cours intérieures de l’ancienne maison d’arrêt, sont la preuve d’une métamorphose à l’œuvre.

La maire d’Avignon, Cécile Helle, est venue s’en rendre compte lors d’une visite de chantier, le 8 mars, en compagnie notamment de Laurent de Fommervault, directeur général adjoint du Groupe François-Ier, heureux « d’avoir commercialisé 70 % des 68 logements en accession ». Tous traversants et dotés d’un espace extérieur, ils sont créés dans l’ancien quartier des hommes, partie située au nord de l’édifice. Occupant 6 000 des plus de 10 000 m2 de surface de plancher du programme mixte, ils se développeront sur quatre niveaux dont un créé en R+3.

Première étape

Livrés à la fin de l’année, les logements constituent la première étape d’une transformation conçue par les agences d’architecture associées Fabre/Speller et Huit et demi. « Avec le temps, la mémoire du lieu va disparaître. On lira cependant le passé à travers les fenêtres qui ont été agrandies ou transformées en porte-fenêtre, ainsi qu’à travers les murs et voûtes originelles conservées, et la hauteur sous plafond de plus de 4 mètres », a assuré Frédéric Breysse, architecte de l’agence Huit et demi.

Charpente métallique

Pour l’heure, l’entreprise Girard a réalisé la dalle sous laquelle se situera le parking de 73 places réservées aux logements. Ses équipes ont également débuté la création de l’étage supplémentaire à R+3 en charpente métallique, bardage et couverture zinc dans lequel seront installés 23 duplex et un triplex. « Pour cela, il a fallu ajuster au millimètre la charpente sur les murs existants sachant que les études ont révélé jusqu’à 70 cm de différence de niveau d’un bout à l’autre du bâtiment », a précisé Pierre Bortoli, directeur régional bâtiment Provence pour Vinci Construction France, maison mère de l’entreprise Girard, qui mobilise sur cette opération plusieurs compétences : reprise en sous-œuvre, maçonnerie traditionnelle, coffrage bois, taille de pierre, sciage, carottage, etc.

Friche artistique

En avril, le chantier franchira une nouvelle étape avec le lancement de la réalisation du reste du programme. Fin 2022, la partie sud correspondant à l’ancien quartier des femmes abritera notamment des commerces, une crèche, une auberge de jeunesse de 148 lits, ainsi qu’un restaurant et un cabinet médical. En outre, une halle simplement couverte, créée dans une cour, abritera une « friche artistique ». LC2I la rétrocédera à la Ville d’Avignon qui la confiera à son tour à des associations.

Renouveau et renaissance

Lieu d’enfermement, l’ancienne prison Sainte-Anne va donc bientôt s’ouvrir aux Avignonnais qui butent encore sur son mur d’enceinte. Celui-ci sera d’ailleurs pour partie détruit afin d’aménager dans l’ancienne cour du quartier des femmes une place ouverte sur la rue Banasterie. Plus haute que la voirie, le nouvel espace sera accessible par des escaliers.

Satisfaite de sa visite, la maire d’Avignon a confessé que « ce programme pluriel a fait la différence et convaincu le jury de retenir la proposition du groupement emmené par LC2I parmi 13 autres candidatures ». Elle espère qu’avec La Cour des Doms « le renouveau du quartier de la Banasterie et la renaissance du centre historique d’Avignon sont bien engagés ».