Simon Rey n'a que 23 ans, mais son parcours force l'admiration. Né dans une petite commune de Loire-Atlantique, il découvre très tôt sa passion pour le travail manuel, notamment lors de ses stages de 3e en travaux publics. C'est dans l'entreprise Tg Bat, anciennement Dosseul et Morisseau, qu'il effectue ses premiers pas en tant qu'apprenti. L'expérience est déterminante pour le jeune homme qui décide rapidement de poursuivre dans cette voie, séduit par la diversité des matériaux et des techniques qu'implique ce métier. En 2019, après l'obtention de son CAP, Simon Rey se lance un défi ambitieux : participer aux WorldSkills. Dès sa première tentative, il remporte la première place aux régionales à Angers et termine parmi les meilleurs espoirs au niveau national. Cette réussite ne fait qu'attiser son ambition. Il décide alors de retenter sa chance, cette fois-ci avec une préparation plus intense et ciblée. Il décroche la première place aux épreuves nationales, ouvrant ainsi les portes de la compétition mondiale à Lyon. Durant cette période, en dehors de son métier, Simon Rey se passionne pour le basket, le rugby et la pêche, une activité qu'il a particulièrement appréciée lors de son séjour en Irlande, où il a vécu pendant un an, de 2021 à 2022, près de Galway.
« Sous le soleil ou sous la pluie »
Ce qui distingue Simon Rey, ce n'est pas seulement son talent, mais aussi sa capacité à travailler en équipe et sa persévérance. « Ce qui me plaît dans la maçonnerie, c'est de toucher à des matériaux variés, de travailler sur un projet commun, de voir les choses évoluer, que ce soit sous le soleil ou sous la pluie », confie-t-il. Romain Espuche, expert mondial de la discipline, suit de près l'évolution de Simon Rey. Selon lui, il a su se démarquer par ses qualités : la persévérance, l'écoute et la simplicité. « Nous n'avons pas une compétition à Lyon qui laisse libre court à la créativité. Nous avons des plans à suivre. Mais il a fait fabriquer certains outils par son frère pour adapter son matériel à son travail », encourage Romain Espuche. « J'ai eu un peu plus de travail avec Simon qu'avec son prédécesseur, mais il a toujours été à l'écoute pour progresser. Il est plus stressé que le précédent compétiteur, mais cela le pousse à se surpasser », confie-t-il. Et il n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’en Australie, au Danemark ou à Lille, Simon a su tirer profit de chaque expérience pour affiner ses compétences.
« La pression monte de plus en plus chaque jour »
Cependant, cette ascension n'a pas été sans difficultés. En avril 2024, Simon Rey connaît une période de baisse de régime, un moment crucial qui lui a rappelé que rien n'est jamais acquis. Aujourd'hui, à quelques jours de la compétition mondiale, Simon reste concentré. « La pression monte de plus en plus chaque jour à l’approche de la compétition, mais avec le travail à côté, j’essaie de ne pas y penser tout le temps, même si c'est difficile », avoue-t-il. Simon Rey s’adresse aux jeunes: « c’est un métier complet, physique, où l'on échange avec les collègues et les clients, dans une ambiance familiale et dans la bonne humeur.» Le futur de Simon Rey s'annonce prometteur. Qu'il s'agisse de fonder sa propre entreprise, de devenir conducteur de travaux ou de participer à d'autres compétitions, « les défis dans notre métier sont tellement variés qu'il n'en manquera pas. Simon Rey a plusieurs opportunités qui sont déjà en perspective », indique Romain Espuche. Mais pour l'instant, toutes les pensées de Simon sont tournées vers Lyon, une étape cruciale dans son parcours déjà remarquable.
