WO2-Woodeum : le coût de construction va « forcément augmenter »

Conséquence de la guerre en Ukraine, les parts de l'acier et du transport dans le coût de construction des logements et bureaux du groupe WO2-Woodeum vont nécessairement augmenter ces prochains mois.

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Un chantier WO2.
Le campus de bureaux Arboretum à Nanterre (Hauts-de-Seine), dont la livraison est prévue en décembre 2022, est porté par le promoteur WO2 et l'investisseur BNP Paribas Real Estate.

Chez les promoteurs Woodeum (résidentiel) et WO2 (immobilier d’entreprise), le prix de la matière première principale – le bois – ne génère pas de crispations. « Nous n’observons pas de forte hausse », assure Philippe Zivkovic, cofondateur du groupe WO2-Woodeum.

Le bois lamellé-croisé (CLT) fourni et posé s’élève à 500€/m², soit 25% du coût de construction pour un logement, un peu moins pour un bureau, la part du béton étant plus élevée.

La disponibilité du CLT n’est pas non plus source d’inquiétude. Merci au contrat de trois ans glissants avec le finno-suédois Stora Enso. Celui-ci porte sur la livraison annuelle de 30 000m3. « Or, chaque usine de notre partenaire en produit 100 000m3 par an », souligne le dirigeant. Le français Piveteau Bois s’occupe du reste des approvisionnements en CLT.

L’acier représente jusqu’à 4 % du coût de construction

Si la crise des matériaux n’a retardé aucun programme, la guerre en Ukraine accentue un peu la pression. « Nous notons des tensions sur l’acier, qui est passé de 700€ en décembre 2020 à 1 700€ en mars 2022. Chez Woodeum, l’acier dans le béton représente 50€/m², soit 2,5% du coût de construction. Chez WO2, l’acier dans le béton monte à 90€/m², soit 4 % du coût de construction. Ces coûts vont forcément augmenter dans le gros œuvre », anticipe Philippe Zivkovic.

Deuxième point noir : le transport du béton. Heureusement, son montant moyen de 20€/m² représente seulement 1% du coût de construction. « Donc pas d’inquiétude, car l’acier et le transport dans le coût de construction de nos logements et bureaux sont relativement faibles », insiste-t-il.

Preuve que le groupe encaisse bien les imprévus : un plan B a été trouvé pour la céramique de façade. « Les sites de production situés en Europe de l’Est impactés par la guerre en Ukraine et sans stock sont vite remplacés ou compensés par des sites en Europe centrale et Europe de l’Ouest, quitte parfois à ajuster la finition de produit », observe-t-il. Le fournisseur ukrainien du groupe a été remplacé par l’autrichien Wienerberger qui pratique « le même le prix ».

Pas de « suppléments » accordés aux entreprises de construction

Alors que la hausse des prix à la consommation se maintiendrait entre 3% et 3,5% à horizon fin juin selon l’Insee, l’augmentation des coûts des matières premières et des énergies est, pour l’instant, absorbée par les entreprises qui gravitent autour du maître d’ouvrage.

« A ce jour, nous n’avons pas accordé de suppléments aux entreprises. Si besoin nous examinerons au cas par cas en fonction des urgences de livraison, de la qualité de la relation avec l’entreprise et des dates d’engagements avec les clients finaux », annonce Philippe Zivkovic.

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