La pression était devenue trop forte sur les factures d’énergie : le fabricant de tuiles et briques en terre cuite Wienerberger procède au relèvement du prix des productions de ses huit usines françaises qui emploient environ 800 salariés. « Nous avons pratiqué une première hausse de tarif de 8,5 % en janvier et enchaînerons avec une seconde de 16 % en mai », annonce au Moniteur Frédéric Didier, directeur général de Wienerberger France, basée à Achenheim près de Strasbourg (Bas-Rhin).

Frédéric Didier, directeur général de Wienerberger France. © Wienerberger France
Significatives, ces augmentations se bornent à la « répercussion de l’évolution des coûts, elles n’améliorent en rien nos marges », insiste-t-il. Car la filiale du groupe autrichien a elle-même bu le bouillon ces derniers temps, en terme de coût de ses énergies de base, le gaz et l’électricité. « En quelques mois, le prix du gaz a été multiplié par 15 pour nous, et celui de l’électricité par 10, à quoi s’ajoute l’inflation d’autres matières chimiques qui nous sont nécessaires, comme le manganèse », expose le dirigeant français. La guerre en Ukraine a aggravé un phénomène qui lui est antérieur.
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Les usines tournent
Le relèvement des prix s’appliquera aux négociants et aux distributeurs. Dès lors, elle pourrait peser sur le budget de construction pour les particuliers, jusqu’à perturber « un marché en pleine croissance aussi bien pour les tuiles que pour les briques », poursuit Frédéric Didier.
Si l’effet prix exerce son fort impact, Wienerberger France a pu se prémunir contre de nouvelles flambées, au moins provisoirement. « Nous avons acheté suffisamment de stocks de gaz pour couvrir a priori les besoins de 2022. Nos usines tournent à plein », rassure Frédéric Didier, tout en restant prudent : « La vigilance demeure ».
La tension du moment conforte l’industriel dans sa feuille de route vers la neutralité carbone à l’horizon 2050, dont l’un des volets consiste à substituer le biogaz au gaz d’origine fossile. Le groupe dans son ensemble, et ses filiales nationales par ricochet, visent la réduction des émissions de CO2 de 15 % l’an prochain et de 40 % en 2030, par rapport à 2020.