Vosgelis a trouvé un nouveau métier à 80 de ses 210 salariés pendant le confinement : celui de veilleur à distance des locataires seniors.
Ces collaborateurs du bailleur social des Vosges se chargent d’appeler deux à trois fois par semaine les 3 130 personnes de plus de 70 ans qu’il héberge.
Dans ce département qui subit le vieillissement démographique, cette tranche d’âge représente un peu plus d’un locataire sur dix de l’office public propriétaire de 16 500 logements.
La proposition, émise en début de semaine par le directeur général Fabrice Barbe, a donc été acceptée par plus du tiers de l’effectif de Vosgelis, placé en intégralité en télétravail. Chacun des agents volontaires s’enquiert ainsi de la santé et du moral d’une quarantaine de personnes. Leur attention, traduite par la fréquence de leurs coups de fil, se porte notamment sur les 1 978 locataires seniors qui vivent seuls, a fortiori s’il apparaît qu’ils ne reçoivent pas de visite de proches.
Relais des mairies
La prise de contact a été retardée pour 47 personnes, pour lesquelles Vosgelis ne disposait d’aucun numéro de téléphone, ni fixe ni portable. Le bailleur leur a envoyé un courrier postal dès lundi et il ne reste que quelques-uns avec lesquels le contact n’est pas encore établi, indiquait-il jeudi en fin de journée. Il peut, de plus, s’appuyer sur les mairies, qu’il a associées à sa démarche : « Nous avons également adressé un courrier à nos 113 communes d’implantation de façon à sensibiliser leurs services municipaux au fait que nous aurions peut-être besoin d’eux, ou d’associations locales, pour relayer des demandes, apporter de l’aide, assurer un portage de repas, etc. », précise Fabrice Barbe. L’information de la mise en place de cette « veille active » a également été transmise aux services de la préfecture et du conseil départemental, ajoute le directeur.
« Ravis d’être appelés »
Au terme des premiers jours, l’accueil est « très bon », rapporte Fabrice Barbe. « Ces personnes se déclarent ravies qu’on les appelle, alors même qu’elles n’indiquent pas avoir de besoin particulier, la plupart du temps. Un locataire a fait part d’un problème de santé et d’autres du souci de se procurer l’attestation de sortie du domicile, qui a été réglé avec les mairies », ajoute-t-il.
Quant au télétravail que les circonstances ont imposé, il s’est inscrit dans une continuité avec l’actualité récente de Vosgelis : l’office HLM l’a instauré par un accord d’entreprise… depuis le 1er janvier 2020, à raison d’un jour fixe par semaine, pour un potentiel de 46 collaborateurs, essentiellement non-cadres. Pur hasard du calendrier, qu’on se rassure. La prospective fait partie de la vie du bailleur, mais il n’avait quand même pas tout prévu…