Le nouveau président Yves-Thibault de Silguy et le directeur général du groupe Vinci sont bien décidés à tourner la page Antoine Zacharias. Dans une interview aux Echos, ils déclarent ouvrir le chantier des rémunérations des dirigeants. Symbole de cette nouvelle gouvernance, le luxueux hôtel particulier où se réunissait le conseil d’administration sera vendu.
"Aujourd'hui, l'entreprise est en ordre de marche et a retrouvé sa sérénité", poursuit M. de Silguy. "Je considère que Vinci avait l'ensemble des organes de gouvernance requis. Il faut maintenant faire en sorte qu'ils fonctionnent et que les comités d'administrateurs au nombre de quatre soient réellement utilisés". "Il faudra revoir leur composition, préciser leur programme de travail, les réunir plus souvent et plus régulièrement", détaille-t-il.
M. de Silguy indique encore que le conseil d'administration du groupe "devra compter des femmes, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui" et que "la présence d'administrateurs étrangers supplémentaires serait un vrai plus".
Enfin, il explique que "son rôle sera de (s')assurer du bon fonctionnement du conseil d'administration et de veiller à l'application des règles de bonne gouvernance".
Des propos repris pas Xavier Huillard qui rappelle que "le président n’a pas vocation à aller dans le détail du travail du management, la stratégie est élaborée en commun avec le président et soumise au conseil".
D’un point de vue stratégique, rien de change. "Vinci a quatre métiers : la concession, la construction, la route et les service à l’énergie, et nous sommes convaincus de leur cohérence". "Chacun doit développer son propre réseau" explique-t-il en soulignant que les consolidations nationales étant passées, le groupe a "la capacité d’être un acteur de la prochaine vaque de concentration de nos métiers en Europe".
Enfin, interrogé sur l’appétit des fonds de pension, Xavier Huillard est confiant. "Notre modèle s’appuie sur la convergence des métiers de la construction et de la concession. Un fonds ne peut rivaliser sur ce terrain".
J-P. D.
