Vinci et Jura Natura Services, éclaireurs de la qualification écologique

Les deux premiers titulaires de la qualification de génie écologique formalisée par l’association Kalisterre illustrent la diversité des entreprises ciblées. Une agence de travaux de Vinci côtoie Jura Natura Services, entreprise franc-comtoise indépendante de 20 salariés. Toutes deux ont reçu leur qualification le 18 novembre.

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Julien Le Cordier, président de Kalisterre et Damien Vendé, gérant de Jura Natura Services

D’abord la mise en valeur du savoir-faire des équipes, ensuite la sécurisation des donneurs d’ordres : les deux premières entreprises titulaires de la qualification de génie écologique délivrée par Kalisterre citent leurs motivations dans cet ordre. Leur témoignage reflète les valeurs défendues par l’association spécialisée créée le 1er juillet dernier à l’initiative de l’Union professionnelle du génie écologique et avec le soutien de l’Office française pour la biodiversité.

L’âme du métier

« La mode du Génie écologique risque de pousser certains à répondre aux appels d’offres, quitte à recourir à la sous-traitance. Face à cette dérive, seules les entreprises qui disposent des compétences internes incarnent l’âme du métier », analyse Samuel Testu, directeur du département Génie écologique créé en 2018 par Vinci Construction.

SNV Maritime
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Julien Le Cordier (au centre) remet sa qualification à Samuel Testu et Julien Perrin, pour l'agence lyonnaise du département Génie écologique de Vinci Construction.

Le major des TP a acquis son savoir-faire à la faveur d’une opération de croissance externe réalisée en 2010 à Rouen, avec le rachat de la Société nouvelle Voltaire Maritime. La décision de s’appuyer sur cette filiale pour structurer un département a précédé la création d’une seconde agence, fin 2019 à Lyon avec un chef de secteur, un conducteur de travaux et une dizaine de compagnons : « Des personnes parfois issues des TP ou de l’ingénierie, mais toujours motivées par la préservation des milieux », détaille le pionnier de la qualification.

Un nouvel enfant des TP

Forte d’un chiffre d’affaires proche de 2,5 millions d’euros, la nouvelle entité a étrenné avec bonheur le niveau 1, dédié aux réalisateurs : « Interrogés par les auditeurs de Kalisterre, les conducteurs d’engins ont démontré le soin qu’ils apportent au vivant », témoigne Samuel Testu.

Rouen, qui emploie 35 personnes pour un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros, devrait emboîter le pas à sa petite sœur lyonnaise en 2022. Il en ira de même pour les futures entités du département Génie écologique du major, conforté dans sa démarche par une autre marque de reconnaissance : les identifications professionnelles en génie écologique, désormais répertoriées par la Fédération nationale des TP (FNTP), « une victoire obtenue par le groupe commun UPGE – FNTP », commente Samuel Testu.

16 ans en zone humide

Le directeur du département Génie écologique de Vinci Construction reconnaît volontiers la différence de qualification entre son agence lyonnaise et Jura Natura Services (JNS) avec qui il travaille régulièrement, premier titulaire du niveau 2 de Kalisterre. « Au-delà des travaux, cette reconnaissance s’étend à notre capacité à conseiller les clients », souligne Damien Vendé, le dirigeant et fondateur de la société établie à Labergement Sainte-Marie (Doubs), avec 20 salariés pour un chiffre d’affaires de 2 à 2,5 millions d’euros.

16 ans après le démarrage de l’activité, les zones humides n’ont plus de secrets pour lui : « Au départ, les travaux se concentraient sur leur maintien, face à l’enfrichement. Depuis 2012, nous évoluons vers la restauration hydraulique des milieux, à travers l’effacement des drains et le reméandrement des rivières, en plan et en dénivelé, pour recréer des zones d’expansion naturelle des crues »,  précise le chef d’entreprise. La maîtrise des énergies dévastatrices de l’eau se conjugue avec le rechargement des nappes et le retour de la biodiversité.

Faciliter le recrutement

« Cette qualification, nous l’attendions depuis longtemps, pour mettre en valeur la profession et faciliter les recrutements », commente Damien Vendé. Le besoin de ressources humaines concerne au premier chef les conducteurs d’engins : alimentée en huile biodégradable, munie de chenilles larges et équipée d’une batterie d’accessoires spécialisés, la machine de 21 t, déployée par JNS, limite sa pression à 180 g/cm2, au lieu d’une moyenne de 300 à 350 g pour son équivalent en TP… « Et de 500 g pour le sabot d’un cheval, qui, de toutes façons, se noierait dans les marais », sourit Damien Vendé.

Entièrement tournés vers les marchés publics des collectivités, les deux éclaireurs fêtés le 18 novembre dernier par Kalisterre comptent sur leur qualification pour consolider leur position. « Comme nous, les clients ont besoin d’identifier les compétences », estime le chef d’entreprise franc-comtois. Son homologue lyonnais espère susciter l’appétit des donneurs d’ordre urbains engagés pour ramener la nature en ville.

Après la première étape franchie fin 2021, Kalisterre poursuit une montée en puissance qui pourrait amener la troupe des qualifiés au-delà du seuil de 20 à la fin de l’année prochaine.

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