JO 2024 : coup d’envoi d’une consultation express pour le Village olympique

Investisseurs, promoteurs et constructeurs connaissent désormais les modalités et le calendrier de la consultation pour la construction du village olympique. Un processus de sélection qui se fera au pas de charge.

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Le village olympique s’étendra sur 51 hectares, à cheval sur trois communes de Seine-Saint-Denis: L’Ile-Saint-Denis, Saint-Denis et Saint-Ouen.

« Je suis désolé pour votre mois d’août ». Nicolas Ferrand, directeur général exécutif de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) a d’emblée présenté ses excuses auprès des professionnels de l’immobilier réunis en nombre pour l’écouter. Tous attendaient de connaître les détails de la consultation pour la vente des terrains destinés à accueillir le futur village olympique, lancée ce 12 mars à Cannes dans le cadre du Mipim. Résultat : ils vont devoir mettre les bouchées doubles pour tenir les délais.

A cheval sur trois communes de Seine-Saint-Denis — L’Ile-Saint-Denis, Saint-Denis et Saint-Ouen —, ce vaste projet d’aménagement urbain représentera, en 2024, pas moins de 148 000 m2 de surface de plancher. Après les Jeux  Olympiques, et à la faveur d’une gigantesque opération de réversibilité, il deviendra un quartier mêlant logements libres et sociaux, bureaux, commerces, équipements publics, etc. Pensé comme « une vitrine du savoir-faire français », il doit préfigurer la métropole parisienne des décennies à venir : durable, décarbonée, accessible...

Le choix du bois

Cette ambition passe par des choix tranchés, comme le celui du bois comme matériau constructif. « Le béton est au bâtiment ce que le diesel est à l’automobile » a ainsi asséné Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris, représentant à Cannes Anne Hidalgo, par ailleurs présidente de la Solideo. « En 2024, le biosourcé sera devenu la norme et les réticences seront levées. C’est en investissant dans ces filières que nous ferons baisser les coûts. »

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La Solidéo a fait le choix du bois comme matériau constructif. La Solidéo a fait le choix du bois comme matériau constructif. (YoMan Studio)

Les contraintes techniques et environnementales s’annoncent donc lourdes. Et le plan-guide élaboré par l’architecte Dominique Perrault est ambitieux.

Quant au cadre financier, il se veut strict : la charge foncière est fixée dans la consultation (75,6 millions d’euros pour la zone gérée directement par la Solideo), l’impact des JO tout comme les frais de réversibilité sera réglé par un régime indemnitaire déjà prévu et les logements sociaux seront rachetés en Vefa après les JO.

Premières réponses dès le 15 avril 2019

Mais le véritable défi pour les acteurs de la construction réside dans les délais à respecter pour participer à ce chantier d’envergure. La première salve de réponses doit arriver avant le 15 avril prochain. Pas de dessin à cette étape-là, mais des notes d’intention, des capacités financières et des références.

Les candidatures doivent regrouper un investisseur (accompagné d’un promoteur s’il ne dispose pas lui-même de capacité de maîtrise d’ouvrage), un BET durabilité ainsi que trois ou quatre architectes.

Quinze jours plus tard, on connaîtra les deux ou trois candidatures retenues pour chacun des lots. A ce moment-là interviendront les constructeurs et les BET, qui devront présenter des références en construction bois. C’est pour ces équipes que la période estivale s’annonce chaude : l’offre initiale doit être déposée en septembre et l’offre finale mi-octobre. Un mois plus tard, le conseil d’administration de la Solideo actera des équipes retenues.

Permis de construire dans un an

Ce calendrier ultra-serré est justifié par l’horizon indépassable des Jeux olympiques. Pour que le Comité d’organisation prenne possession des lieux en mars 2024, les travaux doivent impérativement débuter début 2021. Ce qui implique de déposer les permis de construire fin mars 2020. Dans un an.

Cette procédure ne concerne que deux des trois parties du village olympique : celle située sur Saint-Ouen gérée par la Solideo et celle située sur L’Ile-Saint-Denis, qui s’inscrit dans le cadre d’une ZAC préexistante et pilotée par la SEM Plaine Commune Développement.

Sa directrice, Catherine Léger, a insisté sur les avantages de cette mutualisation pour les acteurs : « un même calendrier, une même dataroom (site où se situent les informations, NDLR) et pas d’exclusivité entre secteurs. » La troisième zone, située sur la commune de Saint-Denis, est propriété de Vinci et n’est pas concernée par cette procédure.

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