Encastrée ou en saillie, la gaine technique logement (GTL) prouve aujourd’hui toute son utilité. En saillie, la goulotte reste une solution pour laquelle l’électricien travaille seul. En témoigne l’offre de profilés et accessoires astucieux sur le marché. Encastrée, la GTL nécessite pour sa réalisation une parfaite entente avec le plaquiste.
Enveloppes : plus larges et coordonnées
En matière de tableaux de répartition courants forts, une enveloppe de 18 modules de large complète souvent les gammes traditionnelles de 13 modules. Il faut dire qu’en France, nous sommes les champions du « remplissage de tableau », normes à l’appui ! Legrand comme Hager vendent en moyenne 10 % du total de leurs gammes de tableaux résidentiels en 18 modules. De son côté, Gewiss prévoit de sortir une extension de gamme 18 modules début 2013. À cela s’ajoute la contrainte de hauteur imposée pour assurer l’accessibilité des commandes aux personnes à mobilité réduite. De fait, le tableau s’élargit et repose de plus en plus souvent sur un fond de panier GTL de 18 modules, voire de 24 modules ou regroupant 2 GTL de 250 mm/13 modules. Cette dernière configuration permet de gérer en parallèle une GTL courants forts et une GTL courants faibles. Pour les installations les plus encombrantes, le passage à une armoire sera de rigueur.
Lorsqu’il se trouve dans l’espace habité, le tableau côtoie la décoration intérieure. À ce titre, les fabricants tentent de se distinguer en proposant des enveloppes discrètes, voire dessinées avec soin. En maison individuelle, on observe une tendance à soustraire du garage la GTL pour la réintégrer dans la partie chauffée. Objectif : limiter les pertes thermiques par les fuites d’air occasionnées via les conduits électriques ! Chez les industriels qui disposent d’une offre double (répartition de puissance et communication), le design entre enveloppes s’harmonise sérieusement. D’ailleurs, le passage quasi général aux coffrets de communication avec composants à fixer sur rail DIN permet aux fabricants d’utiliser un tableau standard de l’offre courants forts légèrement aménagé pour composer le coffret de communication, quitte à remanier un peu les ouvertures du plastron.
Quel grade mettre en œuvre ?
Entre un coffret de communication offrant le service minimum selon la norme (grade 1) et un coffret capable de gérer le très haut débit (grade 3), voire la TV satellite sur paires torsadées (grade 3S), il est parfois difficile de s’y retrouver. D’autant plus que les industriels n’ont évidemment pas tous la même stratégie d’offre…
Pour sa part, CAE entend se dédouaner plus ou moins de cette notion de grades et part du fait que le marché retient principalement le grade 1. Ainsi, CAE proposera une offre de coffrets grade 1 capable d’évolués facilement vers le grade 3 en fonction des besoins, dans la mesure où le câblage et la connectique murale du logement le permettent.
Au niveau de son offre, Schneider Electric fait également le saut entre grade 1 et grade 3, en soulignant que le grade 2 apporte finalement assez peu de services supplémentaires par rapport au grade 1. Même constat chez Hager.
C’est peut-être les applications de télévision qui sèment le plus de troubles dans les esprits. Il est vrai qu’entre la TNT, la TV par Internet et la TV satellite…, le tout à distribuer dans le logement, il y a de quoi s’y perdre. Une tendance semble pourtant indéniable : l’augmentation des débits. L’arrivée de la fibre optique sur la box et l’émergence de nouveaux services de la part des fournisseurs d’accès incitent à opter presque systématiquement pour une installation grade 3 ou grade 3S avec leurs câblages et prises adéquats. Rappelons juste un chiffre : en 2012, selon le Symavelec, 40 % des téléviseurs vendus seront directement connectables au réseau. De quoi accéder directement aux contenus d’Internet et des programmes TV à la carte. La bataille du débit ne fait que commencer. Alors, attention aux possibles goulots d’étranglement !
Brassage automatique ou manuel ?
Le brassage automatique tel que décrit jusqu’à aujourd’hui assure un débit de 100 Mbit/s au niveau du câblage. Mais il ne peut aller au-delà, lorsque les 4 paires sont en permanence câblées pour assurer le transite des données issues des différents médias connectés alternativement (téléphone, TV, informatique…). Car l’Ethernet 1 Gigabit/s nécessite, à lui seul, l’utilisation de plusieurs paires… C’est le cas de la plupart des offres. Legrand vient cependant de lancer, en janvier 2012, une centrale automatique sur rail DIN permettant de délivrer un débit de 1 Gbit/s sur une liaison simple. La centrale teste le média branché pour en reconnaître la fonction. Trois médias peuvent être connectés simultanément, mais avec un débit de 100 Mbit/s. Le brassage automatique reste pour Casanova une « fausse bonne idée », considérant que le brassage manuel n’est pas un véritable souci pour l’utilisateur. À chacun de décider…
Le tableau de demain
Demain, le tableau de répartition puisera son intelligence dans sa capacité à communiquer avec son environnement aussi bien local que distant, via le coffret de communication. On évoque alors le smart grid, le réseau intelligent qui devrait commencer à être opérationnel vers 2020. Dans l’immédiat, les nouveaux compteurs communicants Linky devraient faire leur apparition dès juillet 2012 dans le neuf. N’oublions pas non plus que les fonctions de domotique se marient actuellement à des possibilités de pilotage à distance, en lien, pourquoi pas, avec un serveur mutualisé. Sans en avoir l’air, le tableau électrique se prépare à de profonds changements. Ne serait-ce que par l’introduction du sous-comptage des 5 principaux usages tel que l’introduit la RT 2012. Parmi les enjeux, le tableau électrique devra à terme savoir gérer l’autoconsommation d’énergie ou encore l’effacement de puissance de façon optimisée en lien avec les besoins des occupants. On peut aussi envisager pour lui un rôle d’arbitrage en temps réel vis-à-vis des énergies autres qu’électriques consommées dans le logement. Le tableau électrique, point commun à tous logements, constitue un élément incontournable au regard des enjeux énergétique à venir.
En contrepartie du déploiement de l’intelligence dans le tableau, le câblage devra être simplifié. On peut facilement supposer, par exemple, que les composants de mesure de puissance et de comptage seront intégrés dans les appareillages modulaires.









