Les constructeurs de maisons individuelles sont dans une situation paradoxale. On n'a en effet jamais lancé autant de constructions de maisons en France depuis la crise de 2008. +10,5 % (251.289 maisons individuelles) pour les autorisations en juillet 2011 par rapport à juillet 2010 ; +14,5 % (198.834 maisons individuelles) pour les mises en chantier sur la même période. Problème, les ventes en secteur diffus, elles ne suivent pas : -4 % par rapport à 2010 (195.600 ventes) 1.
"Nous sommes sur une phase décroissante de l'activité, a reconnu Christian Louis-Victor, Président de l'UMF. Mais une baisse de 4 % c'est très raisonnable." L'addition devrait être tout de même assez salée à la fin de l'année : "On table sur une baisse de 8 à 10 % pour les trois derniers mois, a reconnu M. Louis-Victor. On se prépare à un atterrissage en douceur avec - 6 à -7 % sur l'année 2011."
Pas (encore?) trop d'inquiétude donc dans la mesure où, note l'UMF, le besoin en logements est encore très important (400.000), et que l'immobilier devrait bien conserver son rôle de "valeur refuge" malgré les récentes annonces concernant la fiscalité de l'immobilier.
En revanche, conséquence de la conjoncture économique actuelle, la demande devrait s'effriter, pouvoir d'achat en berne et hausse des taux d'intérêts faisant un mauvais mélange.
Le PTZ + dans le viseur
C'est dans cette optique que Christian Louis-Victor a tenu à souligner "un effet pervers de la forte attractivité du PTZ +", élément moteur de l'accession à la propriété ces dernières années. S'appuyant sur des données de la SGFAS, Dominique Dupperet, secrétaire général de l'UMF a ainsi fait la démonstration suivante : "On voit clairement que le PTZ + sert à financer l'achat de logements anciens (76 % des prêts en 2011), principalement dans les zones tendues (39%), mais surtout qu'il bénéficie à des ménages sans enfants ou a des personnes seules, qui par un "effet d'aubaine" en profitent pour acheter plus cher. Cela a pour conséquence d'abord de tirer les prix vers le haut. Ensuite, la non-obligation de travaux assortie au PTZ+ ne profite pas à la filière bâtiment, et donc pas à l'emploi."
Christian Louis-Victor a annoncé son intention de soumettre très rapidement ce problème à l'attention du secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu.