Valgo, la dépollution à l’échelle de la planète

Depuis sa création, l’entreprise connait un important développement. Son expertise dans la dépollution des sols et ses opérations de désamiantage séduisent à l’étranger.

Valgo chantier Monténégro
Le chantier naval de Bijela © Valgo

Créée en 2004 par François Bouché,Valgo est une entreprise spécialisée dans la démolition, le désamiantage et la dépollution. En 2017, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 60 M€ en hausse de 20%. Le groupe se distingue par son modèle 3D : désamiantage, dépollution, développement et un traitement sur place des déchets. Au lieu d’extraire les terres polluées, l’entreprise privilégie les techniques de dépollution sur site. Le directeur du développement international, José Dos Santos, assure que Valgo a « l’ambition de devenir un leader mondial dans la remédiation des sites et sols pollués et la transformation des déchets organiques en énergie ».

Des chantiers au Brésil, au Monténégro et bientôt en Chine

Actuellement, Valgo réalise 1/3 de son chiffre d’affaires à l’international avec une activité centrée à 95% sur la dépollution des sols. A l’avenir, le groupe a pour objectif de réaliser 2/3 de son chiffre d’affaires à l’étranger.

Au Brésil, l’entreprise remplace un opérateur qui tentait depuis 7 ans de dépolluer un site. Valgo a pris le relai et décroché un marché de 2,5 M€. Après 3 ans de chantier, les taux de pollution se sont effondrés. « Nous nous sommes appuyés sur l’expertise locale, nous avons un partenaire qui a une expérience liée aux études mais pas la structure pour décrocher les marchés de travaux, nous avons donc formé le personnel brésilien » assure José Dos Santos. Le groupe conseille également la mairie de Porto Alegre sur un projet de ré-urbanisation d’un district de la ville qui comporte de nombreuses fiches et des sites industriels à l’abandon.

De l’autre côté du globe au Monténégro, Valgo a remporté un appel d’offres international de 22 M€ pour la dépollution du chantier naval de Bijela. Le groupe traite 200 000t de déchets qui sont des résidus de peintures chimiques ultra-polluantes. Exceptionnellement, les déchets sont exportés vers l’Espagne car le Monténégro ne possède pas de centre de traitement aux normes européennes et ces déchets, communément appelés grit, ne peuvent pas être valorisés. A nouveau le groupe s’est appuyé sur de nombreux partenaires locaux et a d’ores et déjà formé et recruté 35 personnes pour travailler sur ce chantier qui prendra fin début 2020. Valgo souhaite d’ailleurs utiliser le Monténégro comme un « hub » pour développer ses services dans les Balkans. Le groupe a déjà des projets en Croatie et au Kosovo.

L’entreprise française s’attaque également au marché chinois qui est « gigantesque » selon José Dos Santos. « Les dernières études font  état de près 1,5 millions de km2 de sols pollués aux métaux lourds et hydrocarbures en Chine ». En janvier 2019, un nouveau cadre législatif sur la dépollution, plus exigeant, entrera d’ailleurs en vigueur. Avec leurs fortes densités urbaines et l’extension des villes vers des sites pollués, les chinois sont séduits par la revalorisation des sols et le traitement des friches que propose Valgo. José Dos Santos se félicite de ce nouveau marché : « nous avons inventé le terme de « Valgorisation » pour développer un partenariat avec la Chine pour la dépollution ».

Une obligation légale de dépollution indispensable

Face à la concurrence, Valgo s’impose grâce à une technologie et à un savoir-faire, « nous possédons nos propres équipements spécifiques : criblage et traitement d’eau, hydrosplit, séparation granulométrique ». Mais le groupe peine à trouver du personnel qualifié, « notre limite, c’est la formation du personnel ». A l’étranger « nous cherchons des partenaires pour développer des produits performants ». Autre difficulté à l’international : il faut une prise de conscience des Etats de la nécessité de dépolluer les sols. L’action de Valgo dépend en effet d’un cadre législatif préexistant, d’une obligation légale de dépollution et de désamiantage. Sans texte règlementaire, le groupe ne peut intervenir. Un obstacle qui persiste alors que selon José Dos Santos : « toute la planète a besoin des services de Valgo ».

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