Avec le label « capitale régionale de la culture 2007 » attribué par le conseil régional Nord-Pas-de-Calais, Valenciennes couronne cinq années de requalification urbaine, qui ont accompagné la création de la première ligne de tramway, mise en service en juin 2006. Longue de 10 km, elle relie l’université au quartier Dutemple à Anzin, en desservant cinq villes de l’agglomération. Dans le centre, le tramway passe à proximité de la place d’Armes où s’élève l’hôtel de ville. « Le projet s’est inséré dans un travail plus global, mené depuis 15 ans, sur la rénovation urbaine touchant à la culture (création du théâtre, rénovation du musée, médiathèque), à la réhabilitation de l’habitat, à la reconquête des grandes friches et à la redynamisation commerciale. Il restait à requalifier les espaces publics dans l’esprit du plan de déplacements qui privilégie les circulations piétonnes et réduit la place de l’automobile » explique Thierry Hautclocq, directeur du service aménagements urbains et grands travaux de Valenciennes.
Sur le tracé de la ligne 1, les espaces publics ont été refaits de façade à façade, selon le projet de l’équipe GWAP (Graph-Wilmotte-Artefact-Paysages), titulaire du lot insertion urbaine, et sous la maîtrise d’ouvrage du Siturv (syndicat intercommunal des transports urbains de Valenciennes). Sobriété, simplicité, confort et noblesse des matériaux ont été privilégiés. Le tramway circule sur une bande engazonnée large de 6 m, excepté sur quatre ouvrages d’art où un tapis de sedum se substitue au ruban vert. De part et d’autre, les revêtements sont en granit ou en pavés de béton. Les abris, très légers, ont été conçus par le cabinet de design And Partners. Fil rouge du projet, un séparateur en blocs de granit rose chinois. « Il s’agit d’une bordure, d’un quai ou d’un îlot directionnel qui signale l’emprise du tramway » indique Jean-Luc Collet de l’équipe Graph. Les essences d’arbres choisies pour ponctuer la ligne créeront une ambiance à base de gris, dans un souci de sobriété. Discrète dans les lieux très construits, la présence végétale structurera l’espace sur les sites plus déshérités.
Par ailleurs, la communauté d’agglomération Valenciennes Métropole et la ville ont mené des interventions lourdes pour requalifier les boulevards et l’hypercentre (maîtrises d’œuvre respectives : Graph et Gangnet-Empreinte). Quant à la place d’Armes, c’est le service aménagement urbain de la ville qui a élaboré le projet, avec le bureau d’études Seca. Au total, 80 % des voiries et des places du centre-ville ont été reconfigurées entre 2003 et 2006. Sur ces rues et boulevards sans tramway, les aménagements laissent une voie dans chaque sens pour les voitures, les trottoirs ont été élargis, le stationnement réduit et un mobilier confortable installé. Les deux équipes de maîtrise d’œuvre ont convenu avec le service aménagement de la ville d’une gamme de matériaux simples, pérennes, faciles à remplacer : granit gris clair (bordures), granit (grands espaces), pavés béton (trottoirs) et enrobé (chaussées). Les maîtres d’œuvre ont adopté une écriture cohérente avec les aménagements liés au tramway, pour laisser émerger les lieux majeurs comme les places et mettre en valeur le patrimoine. Les boulevards ont été dotés de bandes centrales plantées, éléments de sécurité pour les piétons qui traversent. A chaque élargissement des rues donnant sur l’hypercentre, des bosquets mettent en relief places et placettes traitées avec des courbes permettant l’écoulement naturel des eaux. Des œuvres d’art, issues pour la plupart des réserves du musée de Beaux-Arts, ont été installées sur les places.
