« Tout se jouera en 2015 ». Administrateur et ancien secrétaire national de la Chambre nationale de l'artisanat des Travaux publics (CNATP), Bernard D’Hont aborde avec sérénité la bataille des 8%, seuil de représentativité des syndicats patronaux que l’Etat appliquera en 2017 sur la base des adhésions enregistrées cette année. Avec 1400 syndiqués auxquels la CNATP espère ajouter 800 petites entreprises de TP encore affiliées à la Capeb, la plus jeune des deux grandes organisations patronales des travaux paysagers estime faire jeu égal avec sa concurrente, l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep).
L’exemple du Nord-Pas-de-Calais Picardie
Issue d’un essaimage de la Capeb au début des années 2000, la CNATP anticipe la réforme territoriale par la création de nouvelles entités. La région Nord-Pas-de-Calais Picardie montrera l’exemple fin mars. « Le Nord a joué le rôle de locomotive, en regroupant les entités départementales du Pas-de-Calais et de l’Aisne, plus récentes, ainsi que les adhérents individuels des autres territoires du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie », précise Bernard D’Hont.
La promotion des regroupements territoriaux prolonge un autre thème cher à la CNATP : les coopératives territoriales actives dans les services d’aide à la personne, pour l’aménagement des jardins, ou dans l’assainissement non collectif. « Le prix Stars et métiers, que la coopérative Ain Paysage Jardins Services Environnement va prochainement recevoir, consacre ce modèle », se réjouit la présidente Françoise Despret, issue de ce département de la région Rhône-Alpes.
Le modèle coopératif
Grâce au regroupement des effectifs et des machines de ses adhérents, la coopérative contourne l’interdiction, pour une entreprise, d’utiliser les mêmes moyens techniques et humains pour des marchés classiques et pour les services défiscalisés d’aides à la personne. Dans le domaine de l’assainissement non collectif, Françoise Despret plaide la réponse du berger à la bergère : « Face aux grandes entreprises qui prennent les petits chantiers, les coopératives nous donnent les moyens, à notre tour, de nous positionner sur les marchés publics, trop lourds à gérer pour des artisans seuls ».
L’icône du baron rouge
Sous les feux des projecteurs de la soirée des voeux, les messages de la présidente ont pris des accents plus consensuels, au diapason de la mobilisation nationale du 11 janvier. Alors que la conjoncture incite au pessimisme – Françoise Despret s’attend à une baisse d'activité d’au moins 5 % en 2015 – la présence du nouveau « baron rouge » a réchauffé les cœurs : Eric Barone, ancien couvreur zingueur devenu VTTiste de l’extrême avec une vitesse de 222 km/h atteinte sur neige, rejaillit après les 10 ans d’immobilité consécutifs à son accident de 2002. Avant la sortie du film « le retour » qui retrace l'épopée de cet autre artisan de l'Ain, sa participation aux vœux de la CNATP donne corps au message du syndicat pour 2015 : « Il est toujours possible de rebondir ».