Œuvres construites en Ile-de-France (4/10) : logements Hautes-Formes (Paris)

Dans le cadre de l'exposition " Œuvres construites/1948-2009", le Moniteur.fr, le Pavillon de l'Arsenal et le Centre Pompidou vous invitent à découvrir chaque semaine jusqu'au 25 mars les réalisations emblématiques qui ont marqué l'histoire architecturale de Paris et de l'Ile-de-France. Aujourd'hui : les logements de la rue des Hautes-Formes à Paris (13e).

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Dessin à la mine de plomb et feutres sur calque des logements rue des Hautes-Formes à Paris

En 1979, l'ensemble d'habitations des Hautes-Formes a marqué un véritable tournant dans l'histoire de l'urbanisme parisien. Alors que la brutalité de l'urbanisme vertical et de la rénovation urbaine des Trente Glorieuses avait engendré dalles, mégastructures, tours et barres déconnectées du tissu urbain, le projet de Christian de Portzamparc associé à Georgia Benamo entérine un retour aux notions urbaines plus traditionnelles.

Sur un terrain difficile - un trapèze étroit et enclavé, initialement en impasse -, Christian de Portzamparc développe un ensemble d'immeubles réconciliant la ville ancienne et l'architecture contemporaine dans un juste équilibre entre espace et objet. Au-delà du talent, c'est la performance de l'inscription urbaine des 209 logements sociaux autour d'une rue, d'une place et de cours, tirant profit des récentes réglementations du Plan d'occupation des sols (POS) et des contraintes du site, qui sera érigée en modèle. S'accommoder du vernaculaire et déjouer les obstacles pour "créer des lieux urbains intimes et communs à la fois, traversants et à l'écart, faits de perceptions proches et lointaines..." : tel est le défi, relevé haut la main par l'architecte, qui taille des masses de hauteurs différentes pour favoriser la pénétration du soleil, les découpe pour créer des transparences entre l'îlot et la ville, les cisèle pour ménager points de vue et perspectives et éviter les vis-à-vis. Cette stratégie conduit à des formes morcelées, distinctes, aux surfaces et hauteurs variées.

Si l'ensemble est considéré comme la première grande œuvre de Christian de Portzamparc, c'est que, de manière inédite, il y a expérimenté l'art du dialogue entre des notions opératoires opposées qu'il nommera plus tard "le totem et la clairière" : "deux schèmes topiques primaires [...]. Être entouré, ressentir une enveloppe, ou bien être à côté, être attiré par un pôle, un objet. Avec les Hautes-Formes, j'ai cherché à faire coexister les deux perceptions fondamentales de l'espace." De fait, les lieux continuent, trente ans après leur livraison, à être habités et à vivre comme un îlot pleinement intégré à la ville.

Exposition "Œuvres construites/1948-2009. Architectures de collection Paris/Ile-de-France"

Jusqu'au 28 mars 2010

Au Pavillon de l'Arsenal (21, boulevard Morland - 75004 Paris)

Entrée libre du mardi au samedi de 10h30 à 18h30, le dimanche de 11h à 19h

www.pavillon-arsenal.com

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Photographie des logements rue des Hautes-Formes à Paris, en 2009 Photographie des logements rue des Hautes-Formes à Paris, en 2009
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