Dans la continuité de la démarche bretonne pour le développement de l’usage des écomatériaux et matériaux biosourcés initiée en 2013, l’État, l’Ademe et la région Bretagne ont lancé au printemps dernier cet appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour encourager les collectivités locales à expérimenter les matériaux biosourcés dans leurs constructions. Pilotée par la Fédération bretonne des filières biosourcées - [FB]², la première session de cet AMI est axée sur la construction neuve.
L’objectif était de proposer aux collectivités territoriales bretonnes de dédier des fonciers et des immobiliers publics à la construction de projets valorisant les solutions à base de biosourcé et de terre crue. Un accompagnement gratuit sera proposé aux maîtrises d’ouvrage publiques lauréates, porteuses d’un projet de construction neuve ou d’extension de bâtiment, avec une part significative de matériaux biosourcés (y compris la terre crue). Les candidats retenus bénéficieront ainsi d’un accompagnement « à la carte » par [FB]² et l’ensemble de son réseau.
Une quantité minimale de biosourcé à atteindre
Parmi les critères d’éligibilité, on peut notamment citer une quantité minimale de biosourcé à atteindre, à l’instar du ratio utilisé dans le label « Bâtiment biosourcé » ainsi qu’un nombre minimum d‘écomatériaux issus de filières différentes – bois, paille, terre crue, chanvre et lin, ouate de cellulose, textile recyclé, algues, roseaux.
Sur 45 projets identifiés, un jury composé de l’Etat, l’Ademe, la région Bretagne, [FB]²et Batylab en a sélectionné 18, dans tous les départements bretons (11 en Ille-et-Vilaine, trois en Finistère, deux en Côtes d’Armor et deux dans le Morbihan).
De l’école au centre technique
Sur ces projets, six concernent la petite enfance – pôle enfance-jeunesse à Ploubezre (Côtes d’Armor), maison d’assistantes maternelles au Ferré (Ille-et-Vilaine) – et le scolaire – extension d’école élémentaire à Melesse (Ille-et-Vilaine) avec Louvel architecture, une cantine à Locqueltas (Morbihan) et des écoles à Mordelles et à Redon (Ille-et-Vilaine) avec l’Atelier Belenfant Daubas.
Deux maisons des associations – à Arradon (Morbihan) et Plougasnou (Finistère) avec Calc Architectes – et deux salles polyvalentes –à Saint-Coulitz et Trémaouézan (Finistère) - sont également dans les cartons.
Les communes de Laillé et d’Evran (Ille-et-Vilaine) envisagent toutes les deux de réaliser leur centre technique municipal en matériaux biosourcés. Enfin, de son côté, la communauté de commune de Brocéliande (Ille-et-Vilaine) et Quinze-Architecture finalisent la conception d’un pôle entrepreneurial de 1 400 m2 qui réutilisera notamment la terre du site pour ses murs.
Du logement aussi
Côté logements, un Ephad de 5 000 m2 va voir le jour à Tinténiac (Ille-et-Vilaine). Conçu par Niney et Marca architectes (NeM) et Studio 1984, ce projet utilisera du béton de chanvre, de la paille et de la terre crue.
Plusieurs opérations de logements sont dans les tuyaux, majoritairement à Rennes et encouragées par l’aménageur Territoires publics. Dans la ZAC Maurepas-Gayeulles, Kédéres projette de construire 62 logements collectifs biosourcés, tandis que Secib projette de réaliser un bâtiment mixte bois-béton de 38 logements avec LA Architectures et Espacil est en cours de sélection de la maîtrise d’œuvre pour une opération de 24 logements. Toujours avec Territoires publics, un hameau de sept maisons est en programmation à Laillé (Ille-et-Vilaine), dans la ZAC de La Touche.
Une deuxième session de candidatures, qui portera aussi sur la réhabilitation, sera lancée en 2022. Les candidatures seront ouvertes début avril jusqu’au 20 juillet.