Pour quelle raison la région Rhône-Alpes s’est-elle « emparée » de Rovaltain ?
Jean-Jack Queyranne : Situé entre le Sillon alpin et la vallée du Rhône, Rovaltain a une carte maîtresse à jouer en Rhône-Alpes. Notre région a besoin d’un versant sud fort, ouvert sur le bassin méditerranéen. Cette plaine de plusieurs centaines d’hectares, autrefois agricole, dispose d’une grande capacité foncière mobilisable et de potentialités fortes en termes d’énergies renouvelables et d’environnement.
Il y a là une opportunité exceptionnelle. La région Rhône-Alpes a décidé de mobiliser des moyens supplémentaires sur ce territoire labellisé « Grand projet Rhône-Alpes ». Nous voulons y implanter un pôle de toxicologie et d’écotoxicologie. Cette plate-forme de recherche sans équivalent à l’échelle européenne repose sur un partenariat fort entre les acteurs universitaires, économiques et de la recherche publique et privée. Nous sommes dans la logique du Grenelle : le respect de l’environnement et la prévention des risques. Pour l’heure, Rovaltain représente d’ores et déjà 1 200 emplois avec 70 % de salariés du privé et 91 entreprises. Le mouvement est lancé !
Que représente le projet Ecotox ?
Didier Guillaume : Il vise à faire passer la Drôme dans une nouvelle économie du savoir et de la connaissance. Ce centre de recherche en toxicologie environnementale et écotoxicologie sera unique en France. C’est un projet de 89 millions d’euros, qui a le soutien du département et de la région, du ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, de l’Europe, de Rovaltain, et d’entreprises privées via une fondation. L’association de préfiguration va lancer, en septembre 2011, la construction d’un hôtel à projets de plus de 22 000 m de locaux sur le parc de Rovaltain. Il réunira, à terme, près de 200 chercheurs de toute l’Europe, notamment de Lyon et de Grenoble, du CNRS, des écoles d’ingénieurs INPG et Insa, de l’université Lyon 1. Cet outil sera mis à leur disposition. Ecotox est le grand projet de la Drôme autour duquel s’agrégeront de nombreuses activités et entreprises.
Quel bilan tirez-vous de la communauté d’agglomération après un an d’existence ?
Alain Maurice : Beaucoup de travail a été réalisé pour combler le retard pris ces dix dernières années passées sans agglomération. On a organisé le territoire avec la création d’un seul périmètre de transport urbain, Valence Romans Déplacements, dans ce bassin de 250 000 habitants. On a lancé la concertation pour définir un schéma de cohérence territoriale (Scot) et construire un projet d’aménagement sur cent six communes. On a fait des diagnostics pour lancer, en 2011, une nouvelle opération programmée d’amélioration de l’habitat (Opah), remettre en état des logements vacants, développer une offre de logements à loyer conventionné, régler les situations d’habitat indigne, élaborer un programme local de l’habitat. Nous avons défini une stratégie de développement de la multimodalité pour le port de commerce de Valence. Relié à une gare de triage, il peut accueillir des barges de Méditerranée.
Quelle est la base du développement de Rovaltain ?
Gérard Chaumontet : Les trois socles de son développement relèvent du politique, de l’économique et de l’aménagement. Quel que soit le schéma intercommunal proposé par le préfet, quels que soient les arbitrages locaux, le parc de Rovaltain s’impose - au moment où le Grand Lyon a décidé de se transformer en métropole - comme le projet d’une nouvelle ambition départementale. Il incarne un projet fort pour le sud Rhône-Alpes, qui ne se limite pas à n’être qu’un territoire de liaison entre Rhône-Alpes et Paca. Sur le plan économique, Rovaltain, fort de ses 80 entreprises et 1 200 emplois, démontre, depuis la première implantation d’entreprise en 2005, sa capacité à attirer des investisseurs nationaux et internationaux, et à maintenir des emplois locaux tentés de quitter le territoire. L’intérêt toujours démontré, lors du salon du Simi à Paris et de mes rencontres lors du dernier Mipim, conforte ma conviction de la compétitivité de notre territoire autour de la gare TGV de Valence. Enfin, le souci de qualité qui nous anime depuis le départ, des objectifs d’un développement durable couronnés par la certification ISO 14001 du syndicat en 2004, permettront aux futurs décideurs de garder toute hypothèse ouverte quant à la vocation et à l’évolution du parc de Rovaltain.



