Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense a réuni vendredi 28 janvier à l'hôtel de Brienne à Paris les élus de Tarbes et les industriels concernés par le projet d'une plateforme de démantèlement des avions en fin de vie, que Sita, la filiale Déchets de Suez, envisage d'installer sur le site de l'aéroport Tarbes-Lourdes. Sita sera l'opérateur assurant la dépollution, le démontage, le tri et le recyclage; Airbus apportera la charge de travail, la filiale d'EADS, Sogerma, définira les modes opératoires et procèdera au contrôle des pièces susceptibles d'être réutilisées.
L'étude présentée par la ministre indique, en effet, que tout ou presque reste à faire pour l'industrialisation de la déconstruction d'appareils. Le potentiel du marché atteindrait 6 477 avions de plus de 100 places dans le monde d'ici à 2023. L'objectif de valorisation atteint 95% des pièces en 2015.
Un pilote de démonstration va être mis en place sur le site de l'aéroport de Tarbes-Lourdes. Et si la ministre de la Défense a présenté, en personne, le dossier avec solennité, c'est qu'il s'inscrit dans le programme de réindustrialisation des sites abandonnés par l'industrie de l'armement. La part de la Défense consistera à aider l'investissement à travers le fond de restructuration voté à cet effet. Elle devrait contribuer aussi au plan de charge de l'atelier en lui confiant ses avions déclassés.
Patrice Dauvin, P-DG de Sita, évalue à 20 à 25 millions d'euros l'investissement nécessaire à l'installation et à 70 personnes le nombre des emplois en régime de croisière. Le montage financier est en cours de finalisation. L'industriel qui fournira l'équipement espère, en effet, un portage financier pour la construction des vastes bâtiments nécessaires comparables, assure-t-il aux halls de montage des avions neufs. L'ambition consiste à pouvoir accueillir l'A 380.... quand il en sera temps.
