« C'est la Ferrari des travaux » : Nicolas Daumont, créateur du groupe Archipelle, qui a repris en mai dernier Camif Habitat, s'avoue heureusement surpris par ce qu'il a trouvé dans l'entreprise à son arrivée.
Créée en 1982, celle-ci était bénéficiaire, menait une politique financière très prudente et disposait d'une confortable trésorerie (17 millions à la reprise). Positionnée dès sa création sur les économies d'énergie, elle proposait pour la rénovation un contrat très sécurisé pour le client, calqué sur le CCMI (1) dans la maison individuelle neuve. « Camif Habitat est un extrémiste de la satisfaction du client ».
Le repreneur tient à garder cette formule qui permet de proposer au client un seul interlocteur. Contractant général, Camif Habitat prend en charge le dossier de A à Z, garantit les prix et les délais du chantier, sa bonne fin. Elle travaille avec 300 maîtres d'œuvre, parfois depuis 20 ans, et 3300 artisans sous-traitants.
En 2009, «la demande s'est encore accélérée mais la concrétisation n'a pas été au rendez-vous », explique Nicolas Daumont. Toutefois, si le chiffre d'affaires travaux a baissé de 73 millions à 53 millions entre 2008 et 2009, l'entreprise termine l'année à l'équilibre (un résultat net de 3025 euros). Le panier moyen des travaux est en effet tombé de 60.000 euros à 50.000 euros.
Depuis la mi-mai, l'entreprise a pris son indépendance du reste du groupe : déménagement, modification des statuts (aujourd'hui, une SAS), nouvelle entité visuelle, dénouement des liens informatiques et comptables avec les autres entités de l'ex-groupe, récupération des fichiers...
Le repreneur lance des forces de ventes de terrains pour ouvrir l'entreprise au grand public car ses clients sont encore très liés au fichier des sociétaires de la Maif (Pau, Toulouse, Ancenis...), il ouvre une agence commerciale à Lyon et au deuxième semestre à Paris...Il va mettre à profit l'année pour former à la rénovation durable les 2/3 des maîtres d'œuvre qui ne le sont pas encore. Le 15 mars, il a lancé « rénopro », une division spécialisée dans les locaux non résidentiels et à moyen terme (d'ici un an), il souhaite proposer une maison individuelle neuve « extrémiste sur les économies d'énergie » et intégrée à son environnement.
L'objectif pour 2010 est d'atteindre 500 maîtres d'œuvre et 67 millions de chiffre d'affaires de travaux courants et, en 2011, 750 et 100 millions. Nicolas Daumont s'est impliqué personnellement pedant tous ces derniers mois mais il vient de nommer un directeur général : Christophe Bureau (42 ans), centralien, passé par Bouygues Construction, qui avait déjà passé 5 ans dans le groupe Camif.