Sa façade habillée de pixels et aux teintes automnales ne passe pas inaperçue. Le CRBS a été inauguré mardi 19 octobre au sein du campus de l’université de Strasbourg (Bas-Rhin).
Regroupant sur 12 000 m2 dix laboratoires de recherche, des plates-formes technologiques et deux start-up, il résulte d’une longue opération de 40,5 millions d’euros (33,5 millions d’euros s’agissant des travaux) dont le concours remonte à 2009. Les agences lauréates, Groupe-6 et DEA Architectes, l’ont conçu pour faciliter et stimuler les décloisonnements entre chercheurs.
Les laboratoires sont disposés de manière circulaire, formant comme une « ronde » selon l’expression des architectes, en contraste avec les agencements classiques qui obligent souvent à arpenter de longs couloirs pour rejoindre un collègue. Le patio central joue également à ce titre un rôle-clé. Lumineux, il s’ouvre sur les cinq étages, permettant d’apercevoir ce qui se passe à plusieurs niveaux de distance. La conception fait ainsi le pari d’une « transparence » des échanges entre les occupants du CRBS, précisent les architectes. Originalité, il prend l’air frais de sa façade poreuse et permet au bâtiment de se décharger énergétiquement la nuit.
Façade « caméléon »
Pensé d’abord « technique et fonctionnel » par ses maîtres d’œuvre(1), le projet ajoute la dimension esthétique par sa volumétrie en parallélépipède et cette façade « caméléon ». « Nous avons cherché à poser un objet très technique dans son environnement urbain, en somme, à se placer entre le Nouvel hôpital civil et le quartier proche de la Petite-France », décrit Denis Bouvier, président de Groupe-6. Formée à partir de lames de brise-soleil orientables fixes et variables en aluminium, cette façade crée une chromatographie à dominante orangée. Elle vient revêtir un volume qui s’inspire des toits à double inclinaison environnants. « Cette forme n’est pas particulièrement connotée strasbourgeoise mais elle nous est apparue comme marquant l’identité du quartier, de même que les colorations ont été déterminées en référence à celles que l’on trouve dans les environs immédiats », souligne Guillaume Delemazure, le dirigeant de DEA.
(1)L’équipe se complète des bureaux d’études CTE (structure), WSP (fluides) et Transsolar (énergies et environnement).
Le CRBS s’inscrit dans la lignée des nombreuses opérations immobilières qui transforment le campus de centre-ville de l’université de Strasbourg depuis une décennie, à l’instar des quelques opérations illustrées ci-dessous.
Le centre sportif universitaire, campus de l’université de Strasbourg (Bas-Rhin)
© D’Form - Ajeance
Les travaux du nouveau centre sportif universitaire démarreront au printemps 2022 pour se terminer à la fin 2023. L’opération de 21 millions d’euros est conçue par l’agence D’Form avec sa consœur Ajeance en cotraitance. Elle associe le bois et le béton dans sa structure. Elle regroupera trois gymnases et sept salles de sport sur cinq niveaux.
Le musée zoologique
© Freaks Architecture
Ce sera l’un des derniers grands projets de l’Opération Campus de 388 millions d’euros engagée il y a une dizaine d’années. Le musée zoologique se transformera en profondeur. L’auguste construction de la fin du XIXe siècle en imposait certes par sa façade et son entrée monumentale, mais son intérieur était sombre et ne montrait pas toute la pleine mesure des collections qui s’offrent au visiteur. Pour en redynamiser la fréquentation, le projet de 15 millions d’euros de Freaks Architecture aménage un grand atrium d’entrée lumineux qui donne à voir d’emblée toute la dimension des trois étages. Il sépare également l’entrée du public de celle du personnel. Le chantier de deux ans débutera à la fin de cette année.
Ce projet participe à la transformation de la partie du campus née dans la période allemande (1870-1918), au même titre que le nouveau planétarium en cours de chantier (Frenak+Jullien, architecte).
Studium
© Catherine Schröder
A l’entrée principale du campus, le chantier retardé du Studium approche désormais de son terme. Ce Learning center doit entrer en service à la rentrée 2022. Il a été dessiné par l’architecte Jean-Pierre Lott selon une façade à courbures que viennent accentuer ses lames brise-soleil en aluminium. Cette forme doit faciliter la distribution des étages à l’intérieur, où elle est également mise en valeur par un grand escalier métallique en spirale.
L’opération représente un budget d’un peu plus de 30 millions d’euros.
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