Dans ma proposition remise à Jean-Louis Borloo en phase préparatoire du Grenelle de l’environnement, je plaidais pour la mise en place d’un label Développement durable de la construction (DDC). Pourquoi ?
Alors que l’Allemagne vient de finaliser un label pour la "construction durable", la France a pris du retard en ce domaine. D’où ma proposition au ministre de mettre en place rapidement un groupe de travail chargé de la constitution d’un tel label. Présenté sous forme d’une grille d’évaluation à cotation des bâtiments, il ne serait pas en concurrence avec les labels existants mais constituerait au contraire un outil impartial permettant de les rassembler. Les items de cette grille, en considérant toutes les ressources (énergie, matériaux, air, eau, et sol), permettraient de décrire et de mesurer l’empreinte écologique et sanitaire globale des bâtiments projetés, et pas seulement leur efficacité énergétique.
A en juger par les échos qui me reviennent via quelques-uns des participants aux groupes de travail du post-Grenelle, l’intérêt de cette proposition semble avoir été bien compris. Mieux, l’idée de la création d’un nouveau label - qui serait à points - semble acquise. Cela constituerait une avancée importante, largement positive et valorisante pour les maîtres d’ouvrage et pour les concepteurs qui en disposeront. Cependant, une interrogation subsiste… Qui sera chargé de le mettre en place ? Si l’une des associations existantes devait être désignée pour cela, alors nous pourrions courir le risque d’être en désaccord avec cette préférence accordée. Il faut qu’un groupe indépendant soit constitué. Il pourrait réunir des représentants de toutes les institutions et rassembler tous les sachants et les compétences françaises et européennes qui depuis longtemps se mobilisent pour le développement durable.
Ma conviction demeure que l’heure est, plus que jamais, à une démarche fédératrice, allant bien au-delà de tel ou tel intérêt particulier. Une démarche à construire dans un espace européen. L’opinion, celle du consommateur final, utilisateur des bâtiments que nous concevons, construisons, en prend de plus en plus conscience. Elle pourrait nous le rappeler à l’occasion. Ne ratons pas l’occasion de faire de notre retard actuel une chance pour notre pays de devenir, au final, un précurseur.
Ce point de vue paraîtra dans le Cahier spécial Constructeo - publié par les Cahiers techniques du bâtiment (CTB) et AMC Le Moniteur Architecture - à l'occasion de Constructeo, le salon de la performance des bâtiments tertiaires organisé par le Groupe Moniteur. Ce salon se tiendra les 21 et 22 mai à Paris-Porte de Versailles (hall 5).
Une réaction, une suggestion, une information... Ecrivez-nous !