Alors que le principe de transformation du rayonnement solaire en chaleur ou en électricité est maîtrisé depuis des décennies, la recherche est loin d'avoir exploré toutes ses capacités et attire enfin de grands programmes nationaux de R & D et l'investissement des entreprises. « Sur le photovoltaïque, le mouvement est très net, relate Arnaud Mine, président de Solar. Les programmes de recherche se multiplient avec un afflux de financements et de ressources humaines aux compétences universitaires très élevées. Un véritable saut technologique est en train d'être franchi notamment aux Etats-Unis et en Allemagne. Ces recherches amélioreront très sensiblement le rendement des installations et les coûts de production d'ici deux ou trois ans ! »
En France aussi la recherche se déploie (CEA, INES, technopoles spécialisées), avec une attention particulière à l'intégration au bâtiment. Ainsi, en photovoltaïque, les cellules en couches minces, moins onéreuses, plus grandes, flexibles, plus légères devraient déboucher sur de nouveaux concepts d'intégration en toiture, mais aussi en façade et sur divers éléments de construction. Pour les installations de CESI et SSC, la partie software ouvre également des horizons intéressants. Elle permettra une meilleure maîtrise de la régulation et l'optimisation de la gestion entre solaire et systèmes d'appoint. « Déjà aujourd'hui, un régulateur performant améliore de 50 % le taux de couverture des besoins d'une famille par rapport à un régulateur standard », souligne André Jean, Pdg de Clipsol. L'offre en systèmes polyvalents, de type électro-solaire où une résistance électrique pour l'appoint est placée directement dans le ballon d'eau, bénéficiera de ces développements. Du côté des rendements, si les capteurs sous vide affichent des performances thermiques bien plus élevées et si les modules photovoltaïques en silicium monocritallin promettent des rendements à venir supérieurs à 20 %, il reste que l'échauffement de ces éléments est encore problématique. Des améliorations en ventilation sont attendues. La pose devrait également être facilitée par des modules plus légers et polyvalents. Ainsi, le même capteur solaire TGD chez Clipsol peut accueillir les absorbeurs thermiques ou les modules photovoltaïques. De son côté, Imerys a développé sa tuile thermique sur la base de sa tuile photovoltaïque.
Paru dans Négoce n° 308 du 15/02/2009