Un parcours haut en couleur

Avant de partir sur les chantiers, Béatrice Baud-Gous composait et vendait des bouquets. Depuis onze ans, elle est gérante de Caméléon Peinture.

 

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Ancienne coiffeuse, puis fleuriste (elle gérait deux boutiques à Bordeaux), Béatrice Baud-Gous dirige aujourd’hui une entreprise de peinture dont le seul salarié est son mari, Philippe Gous. Ils sont ici sur le chantier d’une maison dont ils ont peint les volets.

Il y a un peu moins de quinze ans, Béatrice Baud-Gous a dû faire face à la fois à de graves problèmes de santé et à un drame familial. Des accidents de la vie qui l'ont obligée à mettre fin à son activité de fleuriste, exercée pendant une quinzaine d'années après un passage dans la coiffure. « J'ai toujours aimé les métiers manuels », reconnaît-elle. A la suite de deux AVC consécutifs, Béatrice a dû tout réapprendre, jusqu'à parler, écrire ou composer un simple numéro de téléphone. Difficile alors d'imaginer reprendre son travail avec la conduite de nuit, la station debout, les mains dans le froid et l'humidité…

Son objectif était de trouver un emploi compatible avec son état de santé et d'aider son mari, peintre de métier, à reprendre une activité à Barsac (Gironde). Un nouveau défi pour cette entrepreneuse de nature. « J'ai créé la société Caméléon Peinture en 2010. Au début, je pensais juste m'occuper de la gestion et mener ma propre vie professionnelle en parallèle. Mais je me suis régalée, j'ai été prise dans l'engrenage », lâche-t-elle, solaire.

Apporter du bien-être. Béatrice abandonne donc bouquets et sécateurs pour s'emparer du mètre laser et des pots de peinture. « J'ai suivi une formation à la chambre des métiers pour la comptabilité, la gestion et l'organisation, une autre dans le bâtiment. Et je suis allée travailler avec mon beau-père qui avait, à l'époque, sa propre entreprise de peinture. » Elle a un véritable coup de cœur pour ce métier. « J'apprécie le fait de me rendre sur les chantiers. Aujourd'hui, je fais les devis, j'examine les murs, les supports, je prends les cotes, je fais des plans… J'aime l'aspect déco, le contact avec les clients, le fait de leur faire plaisir et de les accompagner dans un projet de vie… » Pas si loin finalement de ses années passées au milieu des fleurs, quand ses clients d'alors avaient recours à ses services dans des moments particuliers, naissances, mariages ou funérailles. « Je retrouve dans mon métier actuel à la fois la couleur et le fait d'apporter du bien-être aux gens », se réjouit la dirigeante. Et puis, pour cette gestionnaire de formation, une entreprise reste une entreprise, quel qu'en soit l'objet. « J'ai toujours géré moi-même mes sociétés. C'est la matière première qui change, c'est tout. La rigueur reste la même. Et les réflexes aussi. » Dans le semainier en bois, réalisé par son père et installé dans son bureau depuis toujours, elle a juste remplacé ses commandes de bouquets par des chantiers à réaliser.

« J'aime l'aspect déco, le contact avec les clients, le fait de leur faire plaisir et de les accompagner dans un projet de vie… » Béatrice Baud-Gous, gérante de Caméléon Peinture

Accompagner les jeunes. Son parcours lui a également donné envie de sortir de sa société et d'accepter un mandat à la chambre des métiers et de l'artisanat de Gironde, en tant que référente territoire. « C'est prenant et enrichissant. J'ai grandi avec mon entreprise. Avant, je n'avais pas le temps de m'investir à côté. Cet engagement permet de voir autre chose et de ne pas rester seule face à d'éventuels problèmes. Avec la vie atypique que j'ai eue, je me sens en mesure d'aider les autres. » Cette mère de cinq enfants s'est notamment donné pour objectif d'accompagner les jeunes de la mission locale. « Je veux les aider à rebondir, à renouer avec l'entreprise, et leur montrer que ce monde peut être bienveillant. » Sa mission peut aller jusqu'à la préparation d'un petit-déjeuner ou d'une « gamelle » pour les apprentis qui seraient partis trop vite de chez eux le matin…

Une approche qu'elle partage avec Philippe, son mari, avec lequel elle forme un duo professionnel soudé. « Chacun doit être à sa place dans l'entreprise pour que ça marche », observe-t-elle. Malgré tout, elle n'hésite pas à lui prêter main-forte pour la préparation de ses chantiers lorsque le rythme s'accélère. Et elle apporte toujours sa touche finale : le souci du détail.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires