«Le nouveau plan lancé par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse fera la part belle aux économies d’eau et à la protection des captages d’eau et poursuivra son effort pour l’assainissement », explique Martin Guespereau, directeur général de l’agence. Bon pour l’eau, ce plan le sera également pour l’économie avec ses 3,65 milliards d’euros, levier de 10 milliards d’euros de travaux mis en œuvre par 14 000 personnes !
« Ensemble, sauvons l’eau », une phrase qui résume l’action sous-tendue dans ce nouveau programme avec pour première ambition d’économiser l’eau : l’investissement est de 266 millions d’euros pour un objectif de 20 millions de mètres cubes économisés. Car les économies sont possibles par la limitation des fuites des réseaux - une antienne reprise par les Canalisateurs du Sud-Est via l’inventaire du patrimoine notamment - et la modernisation de l’irrigation. Une chasse au gaspi bienvenue dans un Sud-Est, qui, pour 40 % de son territoire, connaît déjà la pénurie d’eau !
Priorité au rural
La lutte contre les pollutions agricoles, prioritairement ciblée autour des captages d’eau potable, bénéficie de 196 millions d’euros : 40 % des captages du Sud-Est nécessitent un traitement de dépollution dont les coûts sont répercutés sur la facture d’eau. « Il est temps de mettre fin à ce gâchis financier », insiste Martin Guespereau.
En matière d’assainissement, priorité est donnée au rural et à la mise en œuvre d’une gestion durable du patrimoine de l’eau. La préservation de l’eau potable et la lutte contre les pollutions domestiques et industrielles mobilisent 1,29 milliard d’euros tandis que l’accompagnement des communes rurales dans le renouvellement de leur réseau d’eau potable doublera à 100 millions d’euros.
Si le défi de l’épuration des eaux dans les grandes villes est gagné - fin 2013, toutes les villes de plus de 15 000 habitants seront aux normes -, reste à travailler sur les stations des villes plus modestes - une cinquantaine de stations est encore non conforme - et la gestion des eaux usées par temps de pluie. Plus généralement, l’agence incite les collectivités à gérer durablement leur service d’eau et d’assainissement, à l’image des services du Grand Lyon. « Il est essentiel qu’elles se préparent techniquement et financièrement aux enjeux de renouvellement de leur patrimoine », conclut Martin Guespereau. Enjeu : éviter, un jour, l’explosion du prix de l’eau.