Vicat a procédé au baptême de son premier navire cimentier, le Capo Cinto, mi-décembre à Nice, son port d'attache. Acquis et réaménagé pour environ 7 M€ par la joint-venture ABCV, associant le groupe cimentier indépendant et le transporteur maritime ABCRM, ce bateau de 90 m battant pavillon français est doté d'une capacité de chargement de près de 2 000 tonnes, réparties dans 14 cuves. Sa fonction : approvisionner les ports corses de Bastia, Porto-Vecchio, Ajaccio et Propriano, ainsi que l'Italie et la Méditerranée depuis Nice.
C'est en effet dans la préfecture des Alpes-Maritimes que transitent chaque année entre 50 000 et 100 000 tonnes de ciment acheminées depuis la Grave-de-Peille, dans l'arrière-pays, où Vicat s'est implanté en 1929. « Il s'agit d'assurer en priorité la continuité de service du territoire corse qui ne dispose pas d'usine dédiée, indique Guy Sidos, P-DG du groupe. Jusqu'alors, nous partagions un bateau avec un concurrent ». En l'occurrence Lafarge, exploité par la société Someca.
Fort ancrage régional. Vicat veut conforter son implantation en Corse, « marché historique et stratégique », mais aussi en région Paca, où il compte désormais 23 sites (cimenteries, centrales à béton, carrières et dépôts) qui représentent plus de 300 emplois directs et quelque 1 200 indirects.
L'ancrage régional va de pair avec une démarche environnementale. « Notre objectif, reprend le P-DG, est d'éliminer complètement l'usage des combustibles fossiles dans nos installations d'ici à cinq ans pour les remplacer par les fractions énergétiques des déchets industriels et urbains des métropoles que nous servons en ciment. » Alimenté par un carburant diesel soufré à seulement 0,1 % et équipé d'installations de récupération des eaux usées et de tri sélectif, le Capo Cinto est un exemple de cet engagement.