« Entre les écologues et les chefs de chantier, il y avait un maillon manquant ». Président de l’Union professionnelle du génie écologique (UPGE), Patrice Valantin résume en une phrase la demande à laquelle répond le nouveau mastère spécialisé « Maîtrise d’œuvre en travaux de génie écologique ».
Un parcours d’un an
A partir d’octobre prochain, le parcours d’un an comprendra six mois de cours théoriques et autant pour une mission en entreprise, support de la rédaction d’une thèse professionnelle. Les promotions d'au moins 10 élèves associeront des jeunes diplômés – ingénieurs, architectes, titulaires d’un master universitaire, juristes ou urbanistes – à des professionnels expérimentés ou en reconversion.
Le maillon manquant identifié par le président de l’UPGE se situe autant dans la maîtrise d’ouvrage que dans l’entreprise : « Les métiers visés s’exercent à tous les niveaux, de la programmation en amont du chantier à la livraison du projet de construction, voire à son exploitation », explicite un document réalisé à l’occasion du lancement officiel du nouveau diplôme bac +6, le 17 juin dernier.
Deux ingénieries s’articulent
En première ligne pour ressentir « la pression sociétale et réglementaire » qui pousse à une montée en compétence de l’ingénierie écologique, l’UPGE a suscité un premier jalon à la rentrée 2018-2019, avec une option Génie écologique proposée à tous les élèves ingénieurs en première année à l’ESTP.
« Pour concevoir le mastère, nous avons tenu à articuler la rigueur des ingénieurs en génie civil avec la spécificité des ouvrages de génie écologique : ils visent à stimuler le travail des écosystèmes qui commence après la livraison », expose Patrice Valantin.
Changement de modèle
L’articulation souhaitée par le président de l’UGPE passe par la coopération « extrêmement positive et d’une rare fluidité » entre l’ESTP et AgrosParisTech. L’organisation professionnelle a bénéficié du réseau dont elle s’entoure : « Ancien élève de l’ESTP, le représentant de Cimbéton, au sein de notre organisation, nous a mis en relation avec l’école. Celle-ci a aussitôt adhéré au projet », raconte Patrice Valantin.
Après la dénonciation du greenwashing par des jeunes diplômés d’AgroParisTech qui appellent leurs congénères à la bifurcation vers d’autres modèles, la nouvelle offre de l’ESTP ravive le débat : « Je comprends la révolte des jeunes. Mais plutôt que de choisir la désertion, je les invite à utiliser leur intelligence pour aller vers un changement de modèle. L’outil que nous leur proposons va dans ce sens », répond Patrice Valantin.
