Lancée il y a deux ans, l’activité Immobilier Durable de Socotec a été créée pour répondre à 4 grands enjeux des projets de construction : leur apport environnemental - avec les certifications environnementales, une consommation énergétique maîtrisée, des émissions carbone réduites, la biodiversité et la résilience -; le confort et le bien-être ; la connectivité ; et enfin la responsabilité sociale et environnementale.
Mais pour permettre aux décideurs publics ou privés, maîtres d’ouvrages, urbanistes, investisseurs, constructeurs, d’adopter la bonne stratégie en amont d’un projet immobilier et valoriser ainsi leur démarche de développement durable, Socotec a décidé d’ajouter une brique à l’édifice.
« La première réflexion a été : comment aller plus vite pour déployer des actions de développement durable dans le secteur du bâtiment dans l’idée de créer de la valeur verte et lutter contre le changement climatique », explique Minh-Trong Nguyen, directeur général de l’activité Immobilier Durable de Socotec. « Il existe déjà des actions et des outils portant notamment sur la décarbonation comme le label BBCA, ou Circolab. Mais nous avons estimé qu’atteindre le zéro carbone nécessitait la mise en place d’une économie réellement circulaire. »
Pas seulement la gestion des matériaux
Socotec a ainsi voulu insister sur le fait que l’économie circulaire ne reposait pas uniquement sur la question de la gestion des matériaux et de leur réemploi mais sur les process dans leur ensemble.
« Nous avons donc redéfini 4 enjeux pour concevoir Ecocycle, le premier label du monde de la construction, destiné au logement comme au tertiaire», poursuit Minh-Trong Nguyen.
Le premier de ces enjeux, c’est l’éco-conception. « Ecocycle valorise l’utilisation de matériaux biosourcés, réemployés, recyclés ; l’approvisionnement local, l’adaptabilité et l’évolutivité du bâtiment, tout cela pour avoir un cycle de vie du bâtiment le plus neutre possible ».
Ecocycle valorise de la même manière l’économie responsable : les économies d’usage, la consommation responsable et la vision du coût global.
« Le troisième enjeu c’est le réemploi des matériaux. Le marché est en train de se consolider notamment avec la mise en place du diagnostic ressources et la structuration de la filière de réemploi », explique Minh-Trong Nguyen. « Sur un certains nombres de lots on va regarder en masse et en nombre les différents éléments par famille de produits effectivement réemployés. Cet « item » prend également en compte les éléments opérationnels : la revalorisation des matériaux, l’utilisation de matériels d’occasion ».
Enfin le dernier enjeu, c’est évidemment le recyclage des déchets (tri, compost, réutilisation des terres excavées) et leur valorisation.
« Notre référentiel est donc équilibré sur les trois premiers enjeux, le score sur chacun de ces enjeux est ramené à un pourcentage et permet d’attribuer différents niveaux : Ecocyle engagé (qui est le niveau de base, avec des prérequis comme l’intégration de matériaux biosourcés et réemployés dans le projet), Confirmé (40%) et Exemplaire (70%). »
Le label est délivré à la fin de la phase conception, sans mention, et confirmé à la fin du chantier.
Décarboner les villes
« Une dizaine d’acteurs ont déjà confirmé leur volonté d’entrer dans la démarche », confie Minh-Trong Nguyen. « Les villes nous demandent des solutions de décarbonation et les entreprises de les aider à se préparer à la future RE 2020 ».
De son côté, pour porter son label, Socotec va travailler à la montée en compétence de ses équipes réparties dans ses 150 agences sur ces questions et notamment la réalisation des diagnostics ressources.
