C’est au concept d’îlot ouvert, créé par l’architecte Christian de Portzamparc, que se sont référés Luc Saison et Isabelle Menu pour concevoir l’Atrium, un foyer de jeunes travailleurs situé à Lille Sud (Nord), un des secteurs concernés par le projet de rénovation urbaine mis en œuvre par la ville depuis 2006. Face à une population de jeunes fragilisés par la précarité, il s’agissait d’éviter la stigmatisation de l’institution pour favoriser au contraire l’inscription urbaine. L’édifice est ainsi composé de trois plots disposés autour de patios, qui font la part belle aux échappées visuelles. Mais il fallait en même temps créer un lieu sécurisant. C’est pourquoi le bâtiment affiche un double visage : urbain côté rue, avec des façades bardées de métal, et domestique en intérieur d’îlot, avec des façades revêtues de mélèze évoquant davantage le travail de l’ébéniste que celui du façadiste (lasure acajou, cintrage des panneaux, insertion de barrettes d’Inox, fermeture des volets au nu de la façade). « Nous voulions que le foyer apparaisse, de ce côté, comme les meubles Henri II de nos grands-mères », précise Luc Saison. De 20 m pour personnes seules, la surface des studios passe à 32 m pour les couples, tandis que des quatre-pièces sont à disposition pour des colocataires. A l’ère du plat tout préparé, une « cuisine pédagogique » permet aux 265 résidents d’apprendre à cuisiner avant de le faire de façon autonome dans leur appartement. Aux heures de loisirs, ils ont la possibilité de se retrouver dans un open space de 220 m avec coin télé, distributeur de boissons et tables multifonctions.
