Qu'est-ce qui peut pousser un chef d'entreprise comme vous à s'engager dans un mandat professionnel ?
L'engagement syndical est complémentaire avec le métier de chef d'entreprise. Il s'agit davantage d'une question de conviction que d'ambition personnelle. J'espère parvenir à fédérer des entreprises de toutes tailles qui ont, à mes yeux, des intérêts communs. Même si, par ailleurs, la concurrence est très rude, ce qui a une incidence sur nos prix de vente. Personne n'y gagne. Pas même les maîtres d'ouvrage. Car à terme, l'appauvrissement des entreprises appauvrit la société. Dans nos entreprises de TP, la valeur ajoutée est principalement consacrée aux investissements humains et matériels. Gagner de l'argent est donc vital pour assurer notre pérennité et notre développement.
Quel message entendez-vous faire passer aux politiques ?
Passez outre les clivages pour défendre les intérêts locaux et, au final, faites des choix. D'autres régions le font bien. Cela aurait évité, par exemple, que nous accumulions 20 ou 30 ans de retard en matière d'infrastructures routières de contournement. L'un des principaux freins aux investissements est lié aux problèmes de financements. Il faut faire preuve de plus d'imagination, mettre en place de nouvelles relations commerciales, faire davantage appel au privé ou à des solutions mixtes.
Avant de reprendre l'entreprise fondée par votre grand-père, vous avez été responsable de ressources humaines chez Quille (groupe Bouygues) puis vous avez présidé la commission sociale de la fédération normande. Que gardez-vous de ces expériences ?
D'abord, la conviction profonde que sans les hommes, l'entreprise n'est rien. Ensuite, je me réjouis d'avoir contribué par la négociation paritaire sur les minima salariaux à revaloriser nos métiers. Cela a abouti à des augmentations comprises entre 3 et 4 % l'an, ce qui place la Normandie au 3e rang national pour les salaires dans les TP.
