Thouars : un projet architectural intégrant des façades patrimoniales pour la médiathèque-ludothèque

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Les arcades emblématiques de l'ancienne Société Générale seront intégrées à la structure.

Alliant patrimoine et modernité, la nouvelle médiathèque-ludothèque de Thouars (Deux-Sèvres) va transformer le paysage citadin. Le bâtiment doit s'implanter rue Porte-de-Paris, artère dont la requalification, inaugurée en 2022, s'inscrit dans la reconquête du centre-ville.

La communauté de communes du Thouarsais a confié la réalisation de cet équipement de 1 758 m2 SP à l'Atelier Cambium + Deshoulières Jeanneau, qui a lancé l'opération en janvier 2024. Le maître d'ouvrage souhaitait intégrer à ce lieu trois façades jugées remarquables par l'architecte des bâtiments de France. Il s'agit des arcades emblématiques de l'ancienne Société Générale de 1904, de la façade du bâtiment portant l'inscription « 1933 », et enfin de celle du Skipper, un ancien bar ouvert au début des années 1930. « L'objectif est de faire le lien entre les époques », explique-t-on à la collectivité. « Il s'agit de recréer un front bâti de 57 m sur la rue, précise Anthony Brientin, architecte directeur de projet à l'Atelier Cambium + Deshoulières Jeanneau. Les éléments existants forment ainsi le gabarit de la médiathèque. »

Une façade rebâtie en béton

Leur intégration au projet s'est avérée plus compliquée que prévu : si les façades les plus anciennes ont pu bénéficier d'un butonnage pendant la déconstruction du bâtiment et ainsi pu être conservées, la structure du Skipper a été jugée peu fiable. « La composition faite de pierre, de béton et de mâchefer était hétérogène et le bâtiment avait été fragilisé par un incendie survenu dix ans plus tôt », explique l'architecte. Par sécurité, elle a donc dû être entièrement déconstruite. Des relevés 3D avaient été effectués afin de pouvoir la rebâtir en béton, en respectant les proportions et les modénatures, « avec une libre interprétation », précise toutefois Anthony Brientin.

La maîtrise d'œuvre a choisi de combiner les éléments non porteurs que constituent ces façades grâce à un « système de filtre » : un ruban métallique de câbles inox - la première peau du mur-rideau - qui se déroule sur tout le linéaire du bâti, navigant ainsi entre transparence et intimité. Ces structures légères seront posées sur un socle en béton blanc compensant la déclivité de la rue. Les façades arrière seront réalisées en ossature bois afin de laisser la possibilité d'une extension des lieux.

Une salle de 90 places

Via ce projet, la collectivité a pour ambition de donner vie à de nouveaux usages. Ils se matérialisent par une salle d'animation de 90 places dotée d'une cloison mobile, pour des événements en lien ou non avec la médiathèque. Un jardin de lecture équipé de gradins est également prévu. Il pourrait inviter, aux beaux jours, à une pause pendant le déjeuner. Grâce à son grand plan libre, le rez-de-chaussée pourra s'adapter à différents usages. « Nous voulons donner au public l'envie d'entrer », confie l'architecte.

L'ouverture de cet équipement dont l'investissement s'élève à 9,7 M€ TTC (5,3 M€ HT pour les travaux) est prévue à l'été 2026.

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